Quand l’esprit de Mérovak vagabonde
Les murs ont la parole. Dans Beaux décors de la France publié en avril 1938, Gabriel Robuchon-Mérovak « conférencier d’Enseignement » consacre une édition spéciale à la salle souterraine découverte récemment sous le cloître. Nous savons à présent la fonction de cette salle, à savoir une citerne. Mais à l’époque, l’imagination va bon train et Mérovak « l’homme des cathédrales », fait rêver ses lecteurs… Sous le cloître, il imagine d’autres découvertes à venir…
« Je m’adresse à la population langroise (…) Je savais depuis septembre 1937, par l’un des vos concitoyens, M. Varney, qui me retrouvait dans le cloître où je travaillais, que, sous l’emplacement de la galerie nord, qui s’élevait sur une portion de la cour de l’école Jean-Duvet*, à peine aurait-on frappé à terre, un écho prolongé retentirait. Et cette voix a répondu. Une excavation s’est présentée à l’endroit que j’avais repéré ».
Sous cette salle qu’il définit comme « carolingienne », Mérovak imagine des trésors enfouis, appuyant ses propos de croquis détaillés. « Comme suite à la salle carolingienne, on devra pénétrer dans la suivante située en dessous. Elle diffère par l’aspect de voutes cintrées en blocage, retombant au centre sur deux massifs piliers carrés. Aspect qui atteste la période primaire de la chrétienté. Que de belles pages d’histoire surgissent ! Nouvelle hypothèse, un troisième niveau… Qu’y trouvera-t-on ? Là, dans les plis humides et tièdes d’un silence sépulcral… On verra un front mi-voilé par le scintillement d’une lampe à jamais éteinte… il faudra l’appeler époque romaine. Sous ces constructions, s’allongent de vastes carrières d’où les romains de la première conquête durent extraire les blocs de pierre, les monter à l’aide de treuils, grâce à des ouvertures taillées dans la roche du Plateau lingon ».
* A l’époque, les bâtiments du cloître abritent une école.
De notre correspondante Angélique Roze