Deux de chute – L’édito de Christophe Bonnefoy

Dans la famille FFF, nous avions donc le président. Exit. Et la sélectionneuse. Elle prend la porte – sans mauvais jeu de mots qui pourrait nous ramener au ballon ovale -. Le premier était déjà hors-jeu depuis quelques jours. Pour la seconde, c’était aussi prévisible, c’est désormais officiel.

Noël Le Graët a payé son attitude. Corinne Diacre également, mais dans un domaine tout autre que ce qui a fait tomber son président. D’une certaine manière, elle récolte aussi les (mauvais) fruits de sa grande proximité avec celui qui a longtemps eu la mainmise sur le football hexagonal. Deux de chute, donc.

Après la fronde de joueuses emblématiques de l’équipe de France, qui plus est une année de coupe du monde, le temps pressait pour les instances. Wendie Renard, entre autres, reprochait à Diacre, sans la nommer directement, des méthodes de management tout aussi rigides qu’inefficaces. C’est sans doute la décision, pour la capitaine et quelques autres cadres de la sélection, de se mettre en retrait des Bleues qui a fini par faire tomber la tête pensante du onze tricolore. Le coup de grâce. Une sorte de chantage qui a obligé, pour une fois, la Fédération française à rapidement réagir.

La mise au ban de Corinne Diacre pose toutefois une question qui va au-delà de l’équipe de France féminine. Qu’est-ce qui empêchera désormais des sportifs, de sélection notamment, de tenter de faire la pluie et le beau temps au gré des frondes ? Tout simplement de se voir confronter à des Fédérations crédibles, fortes et qui soient autre chose que des sphères où règne l’entre-soi et la soif de pouvoir. Pour le coup, c’est bien du côté de la FFF qu’il faut regarder. Reste à savoir si elle saura engager sa révolution. Pas sûr.