Un livre à venir sur Bernard Dimey, le destin contrarié d’un poète hors norme
LITTERATURE. « Bernard Dimey, le destin contrarié d’un poète hors norme » est l’hommage d’un Haut-Marnais à un autre Haut-Marnais avec un livre à paraître sous souscription, aux éditions Liralest à Chaumont.
« Le grand public connaît essentiellement Bernard Dimey par l’écriture de quelques classiques de la chanson comme “Syracuse”, “Mémère”, “Si tu me payes un verre”… Mais le vrai Dimey est ailleurs », affirme Francis Couvreux, auteur de l’ouvrage.
En recoupant témoignages, correspondances, interviews, articles, émissions de radio et de télévision, le tout illustré de photos et de documents pour certains inédits, ce livre suit de manière chronologique le parcours contrarié du poète et met en lumière les éléments clés permettant d’appréhender son univers singulier.
C’est parce que les éditeurs ne voulaient pas de lui et que la chanson lui a permis de vivre de sa plume que Dimey a suivi une voie qu’il n’avait pas prévue. Artiste aux multiples facettes, il multipliera les tentatives pour échapper à ce statut de parolier à succès qui étouffe ce qu’il a de plus précieux.
Francis Couvreux, spécialiste de la musique et de Dimey, a rencontré l’artiste quand il avait 20 ans. Il l’avait découvert lors d’une émission de télévision qui s’appelait “Bienvenue chez Guy Béart”, présentée par celui-ci, où Michel Simon avait invité Bernard Dimey à dire “Mémère”.
Il était alors totalement inconnu dans sa ville natale, Nogent, et à Chaumont, au grand étonnement de l’auteur. Celui-ci, après en avoir parlé autour de lui pendant des semaines et des semaines, a finalement obtenu l’adresse de sa mère, Suzanne Dimey, et lui a rendu visite fin 73. Celle-ci lui a ouvert grand la porte et lui a prêté tout ce qu’elle possédait sur son fils.
Le poète, ayant reçu un petit mot de Francis Couvreux souhaitant le rencontrer, l’a invité le 4 janvier 1975. « Nous avons passé l’après-midi ensemble, j’étais très impressionné par sa stature, son franc-parler, sa voix », se souvient encore celui-ci. En 1976, étudiant à Paris, il a rencontré Bernard Dimey quatre ou cinq fois jusqu’à sa mort en 1981 et n’a eu de cesse de faire connaître cet immense poète, aux textes poignants, profonds qu’il récitait seul sur scène. Cet amoureux des mots, de Montmartre, de la nuit, qui avait soif d’absolu.
Ce livre de 160 pages, qui compte 70 photos, une quarantaine de brouillons, des dessins, des peintures, beaucoup de documents jamais vus, ne pourra être édité qu’à la seule condition qu’il y ait au minimum 250 souscriptions.
Les réservations sont prises jusqu’au 15 mars auprès de Liralest, 8 bis, rue de Verdun à Chaumont.
De notre correspondante
Jacqueline Ernaut
