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le service des urgences de Langres est une équipe rôdée

Aux urgences de Langres qui ont sauvé les leurs, « merci » 

le service des urgences de Langres est une équipe rôdée

Les enfants de Marie ont tenu à dire merci à l’équipe des urgences de Langres qui lui a sauvé la vie. Leur patron indique que ces témoignages de reconnaissance sont réguliers : la performance tiendrait au ballet bien rodé de soignants qui se connaissent par cœur.

« Marie a soudain ressenti des douleurs dans la poitrine et dans le dos ». Ce mardi 21 février dernier, Marie veut que son époux l’emmène immédiatement aux urgences de l’hôpital de Langres. Pourtant, « elle ne va jamais chez le docteur », c’est notoire dans la famille. À son arrivée à 15 h, Marie prend place dans la salle d’attente. L’infirmière d’accueil et d’orientation pointe son teint gris. Un signe qui l’alarme, sachant que les douleurs perdurent. Elle comprend que sa prise en charge est prioritaire. L’équipe urgentiste n’a pas encore pratiqué un électrocardiogramme que Marie fait un arrêt cardiaque. Les soignants choquent aussitôt la patiente, à plusieurs reprises. Tandis qu’un docteur appelle le 15 pour qu’une ambulance soit dépêchée. Un véhicule déboule illico. Les urgentistes ont réussi à faire revenir Marie à elle. Elle est transportée consciente au CHU de Dijon, où le relais chirurgical est pris. « Sans les personnels des urgences de Langres, Marie n’était plus là ». Voilà ce que ses enfants Christophe et Virginie tiennent à faire savoir en disant publiquement merci à ses personnels. Une reconnaissance qu’ils témoignent aussi aux ambulances Lingonne Langres.

« On fait juste le taff »

« On ne parle que des trains qui arrivent en retard, mais des exemples de gens qu’on a réveillés comme ça, il y en a vingt… ». Le chef du service des urgences le Dr Vincent Escudier évacue le caractère exceptionnel de ces vies sauvées. Déjà, la santé relève de la sphère privée. Mais surtout, il rappelle que les soignants « font juste leur taff ». Il accepte de revenir sur le cas de Marie. « Son entrée administrative a été enregistrée à 15 h 15. Cinq minutes après, elle faisait un arrêt cardiaque ». Une fois réanimée, « un bon rythme cardiaque rétabli, elle est transportable au CHU. Il était alors 16 h ». En trois quarts d’heure, c’est cette issue heureuse qui était trouvée.

Confiance mutuelle dans une équipe stable

« À Langres, on est une équipe qui se connaît, la confiance mutuelle règne, chacun sait sa partition ». Opportunité pour le chef du service des urgences langroises de glisser que faire appel à des intérimaires, c’est intégrer des collègues qui « ne connaissent pas leur place ». Pas question pour le Dr Escudier de les bâcher pour autant : ça ne peut pas être autrement. Il glisse même qu’on leur reproche déjà assez d’être bien payés. « 1 000 € les 24 h, je comprends que, dit comme ça, ça heurte des gens dont c’est grosso modo le salaire. Toutefois, il faut se souvenir que cette rémunération équivaut à gagner 41,60 € net de l’heure, sans les avantages des titulaires, sans qu’on double le taux de rémunération des heures de nuit… Et puis, les 24 h de rang, il faut se les absorber ».

Fabienne Ausserre

f.ausserre@jhm.fr

Les urgences les ont « ressuscités »

Constant a été transporté au CHU dans un VSAV des sapeurs-pompiers de ce type, avec un urgentiste langrois (©JHM).

Des cœurs à l’arrêt, l’équipe des urgences de Langres a donc su en faire repartir d’autres. Les patients ou leur entourage refusent d’imaginer que le service puisse disparaître, comme le redoute Avenir Santé Haute-Marne.

« Notre fils nous a appelés en sortant de l’athlé’ pour nous dire qu’il rentrait ». À 20 h 15, la voiture du jeune homme se gare dans la cour de la maison, sa mère Christine a précisément en tête le timing de ce 18 janvier 2022. Il y a 4 jours, Constant a eu 20 ans. Il s’attable. À peine a-t-il dit qu’il se sentait « en hypo », qu’il s’effondre, « face contre terre ». Christine et son mari Philippe lui font des massages cardiaques. Au 15, un docteur « reste avec nous au téléphone jusqu’à l’arrivée des sapeurs-pompiers de Chalindrey. Qui prennent le relais des parents auprès de Constant, en utilisant en plus un défibrillateur. Le SAMU est sur place, 10 mn après. Il faudra choquer le jeune homme à sept reprises pour qu’il redémarre. L’ambulance des sapeurs le transportera au CHU de Dijon avec le médecin urgentiste. Le fiston de Christine et Philippe sera plongé dans le coma et opéré. Quatre mois d’hospitalisation suivront, Constant se bat aujourd’hui contre des séquelles neurologiques. « Le professeur qui l’a suivi nous a dit qu’on pouvait remercier les urgences de Langres : c’est du bon travail qui a été fait ».

« On m’a choqué neuf fois »

« On m’a choqué neuf fois ». Avec 40 mn de massages cardiaques, l’équipe langroise rattrape par les cheveux Claude, victime également d’un arrêt cardio-respiratoire le 18 septembre 2020. Les soignants ont été appelés à 6 h 40. Hospitalisé au CHU, Claude « ne reconnaît même pas sa fille, ne se souvient d’aucune des visites que son épouse a consignées sur un cahier ». Il se réveille pour de bon le 5 octobre, quand on agrafe la plaie du défibrillateur qu’on lui a posé. « Sans les urgences, je ne serais plus là ».

Fabienne Ausserre

f.ausserre@jhm.fr

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