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AG de l'ASSHM à Rolampont samedi 4 mars

ASSHM : la stratégie pour s’opposer à l’ARS se durcit

AG de l'ASSHM à Rolampont samedi 4 mars

C’est à Rolampont que l’association Avenir Santé Sud Haute-Marne a tenu son assemblée générale. Une sortie de la cité des remparts qui est une première.

 « Dans mon enfance à Rolampont, il y avait 4 médecins généralistes, 2 kinés, un dentiste, une pharmacie… ». Attaque symbolique de l’assemblée générale (AG) d’Avenir Sud Haute-Marne (ASSHM) de son président Mathieu Thiebaut samedi 4 mars, à la salle des fêtes de la commune. Qui a insisté : jamais cette réunion ne s’était tenue au-delà des remparts de Langres. Le ton du président convient à l’assistance, dont le député Christophe Bentz et l’élue régionale Sophie Delong sont : ici, on est sans surprise remontés comme des coucous. Les points obligés d’une AG – rapports moral, d’activités, financier…- sont émaillés de réflexions amères. « 2022 a été une annus horribilis », « on regrette le pragmatisme de certains élus » qui ont eu en clair une vision courte, en acceptant la décision de l’agence régionale de santé (ARS) du 16 décembre dernier, sur laquelle Mathieu Thiebaut est inévitablement revenu. Les maires de Chaumont, Langres et Bourbonne-les-Bains en ont pris pour leur grade, l’effectif allait vite augmenter. Le choix de l’ARS, on l’a répété, l’ASSHM n’en veut pas. Alors, quoi de neuf ?

Rendez-vous en justice ?

« On a fait une provision dans la perspective d’un éventuel contentieux ». Non, la somme mise en réserve ne suffirait pas à engager une bataille juridique avec l’ARS, a précisé Mathieu Thiebaut. En revanche, elle concrétise une option : attaquer sa décision sur le fondement d’un « déficit ou d’une perte de chance pour les patients du Sud Haute-Marne ». Sans compter, allait marteler le Dr Véronique Midy, qu’il n’existe pas de document actant le choix de l’ARS. Absence que l’institution peut expliquer en arguant qu’il relève de « la réorganisation de l’offre de soins ». Mais qui pourrait ouvrir une brèche : pas d’ « acte » égale possibilité de rétropédaler.

Lits au garage

Le Dr Didier Soumaire a en mémoire le sort réservé aux urgences de Bar-sur-Aube (©JHM).

« On n’aura pas deux hôpitaux ! Faites attention à ce que vous lisez dans le JHM, ça c’est vraiment du mensonge ! ». Si le Dr Didier Soumaire a rappelé qu’ « on (était) content que le Département mette de l’argent », le drame serait de « mal l’utiliser ». Le médecin de Chalindrey a fustigé « la création d’un nouveau problème » avec le choix de l’ARS : « c’est le transport des patients ». Le diagnostic, on sait le poser vite aux urgences de Langres, a-t-il poursuivi, mais il arrive qu’il n’y ait personne pour évacuer un patient vers le CHU. Dernièrement, « c’est un urgentiste de l’hôpital de Langres qui, sur le trajet qui le ramenait chez lui, a médicalisé une personne en détresse, tandis qu’un sapeur-pompier prenait le volant pour rejoindre Dijon ». Avant d’emmener l’assistance dans le quotidien de l’hôpital de Langres. « On vient de mettre 3 lits des urgences dans le garage du SMUR ». À Chaumont comme à Langres, a relaté le Dr Soumaire, « à 10 h, on a 10 ou 12 patients sur des brancards, voilà pourquoi des lits ont été installés dans un garage ». Conséquence ubuesque du nombre insuffisant des lits de médecine dans les deux établissements (environ 450 aujourd’hui). A Langres, impossible au chef du service des urgences d’attirer des collègues, a martelé le médecin, qui a glissé que le directeur Guillaume Koch avait annoncé qu’il appliquerait illico la loi Rist, destinée à diminuer le coût des intérimaires.

Fabienne Ausserre

f.ausserre@jhm.fr

« L’État a peur de la démission des élus »

Laurent Aubertot a tonné sa colère, en étrillant le président du Département Nicolas Lacroix (©JHM).

« Nous, les élus, j’espère qu’on sera au niveau de Magali Cartagena au Département ». Bien sûr que le président de la CCAVM Laurent Aubertot est intervenu à cette AG, bien sûr avec fougue. « Ce qui fait peur à l’État, c’est la démission des élus ». Que ceux-ci l’intègrent. Avant d’étriller le président du Département Nicolas Lacroix, qui va mobiliser les finances de la collectivité pour suivre l’ARS. « Mettre 50 M€, c’est pour une campagne sénatoriale ! ».

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