Quand démocratie va de pair avec l’alimentation
A l ‘instar des précédentes conférences organisées par elle, l’université populaire de Langres a réuni une large public mercredi 1er mars lors de la venue de François Collart-Dutilleul venu parler de la manière de “Faire vivre la démocratie…en mangeant”.
Si ce sont deux notions qui, à première vue, ne semblent pas liées, démocratie et alimentation ont toutefois été mise en corrélation mercredi lors de la conférence donnée à l’invitation de l’université populaire de Langres par François Collart-Dutilleul. Professeur émérite à l’université de Nantes, le conférencier de formation juriste a indiqué à l’assistance présente qu’au contraire « ces deux éléments vont de pair car il y a une façon de concevoir l’alimentation avec la démocratie tout comme l’inverse est possible ».
Les bases posées, François Collart-Dutilleul a ensuite développé son propos en plaçant la discussion sur le terrain de la sécurité alimentaire et de la connaissance dans ce domaine que peut apporter l’accès à l’information. Expliquant qu’en matière de démocratie alimentaire « l’abstention n’existe pas », le conférencier pour étayer son propos a pris l’exemple d’une pizza « pour laquelle nous consommateur ne connaissons pas forcément l’origine de tous les produits alors que d’autres acteurs de l’alimentation ont, eux, cette information ».
Evoquant les différents pouvoirs évoluant dans la démocratie alimentaire (pouvoir d’Etat, pouvoir des acteurs économiques et pouvoir des consommateurs), le conférencier a orienté son propos sur le centre de gravité dans ce domaine et sur le fait que pour parvenir à rééquilibrer les choses il convenait de mettre en cohérence non seulement l’aspect alimentaire mais aussi celui environnemental, sociétal et humain.
Ressources et besoins plutôt que offres et demandes
Définissant la loi de l’offre et de la demande qui régit le marché alimentaire, François Collart-Dutilleul a insisté sur le fait qu’une asymétrie de niveau d’information entre tous les acteurs de l’alimentation perdure et impacte une partie de la population. Le conférencier a alors indiqué qu’il existait une loi encore plus importante, à savoir celle d’ajustement des ressources et des besoins. Une loi qui s’appuie sur les ressources collectives et permet que ce secteur où le secteur privé est sans concurrence, la notion d’alimentation publique n’existant pas à la différence de ce qui se fait pour le logement ou la santé.
Pour parvenir à cette loi d’ajustement, la relocalisation de l’alimentation et de l’agriculture est apparue aux yeux du conférencier comme primordial. Une belle manière pour ce dernier de mettre le pied à l’étrier à la table ronde qui a suivi son intervention. Durant ce temps d’échanges, les projets mis en place sur le territoire Sud haut-marnais que ce soit à la Maison de Courcelles ou à la Régie rurale ont pu être évoqués. Un bon moyen pour François Collart-Dutilleul de percevoir que la dynamique de démocratie alimentaire existe sur le territoire du Pays de Langres.
Pierre Gaudiot