Léon Bellemont, peintre globe-trotter
Denis Diderot, Jeanne Mance, Sabinus, Michel-Henry… Des Langrois, au fil des siècles, ont su marquer l’Histoire de leur empreinte. Mais, à côté de ces héros incontournables, ils ont été nombreux à avoir une grande carrière dans leur domaine, tout en restant inconnus, ou presque, à Langres. Ce sont “les illustres inconnus de Langrois”. Aujourd’hui, Léon Bellemont.
Langres est, depuis des siècles, la patrie des artistes-peintres. Les Hervé, Michel-Henry, Arthure, Jules-Claude-Ziegler… ont marqué la cité lingonne de leur empreinte. Léon Bellemont est, peut-être, un tantinet moins connu que ses illustres prédécesseurs ou successeurs. Il a pourtant fait montre d’un talent certain et d’une carrière brillante, en pur produit de l’école municipale de dessin, qui a vu naître tant de si beaux destins.
Né le 20 août 1866, dans la maison familiale de la rue du Grand-Cloître, Léon Bellemont étudie de 1875 à 1883 au collège Diderot, où il se montre excellent élève. Dans le même temps, il intègre donc l’école municipale de dessin, où ses prédispositions exceptionnelles sont très vite relevées.
Dès 1884, alors âgé de 18 ans, Léon Bellemont quitte Langres pour rejoindre Paris et son Ecole nationale des arts décoratifs, puis la prestigieuse Ecole des Beaux-Arts. Là-bas, il suit l’enseignement de Léon Bonnat, portraitiste réputé, et obtient ses premières récompenses et quelques prix. C’est en 1892, cependant, que sa carrière artistique prend son envol, avec sa première participation au Salon des artistes français, où il exposera jusqu’en 1956.
Léon Bellemont de Bourges à Alger
Peintre paysagiste et impressionniste, impressionnant en particulier les univers marins, Léon Bellemont séjourne de plus en plus régulièrement en Bretagne au début du XXe siècle, où il exécute de nombreuses toiles. Sa notoriété va croissant, tout comme le fruit de ses ventes, et l’Etat lui-même finit par lui passer quelques commandes. Son œuvre “La foi bretonne” est, par exemple, acquise par le musée de Buenos Aires (Argentine).
Par la suite, toujours en quête d’inspiration, Léon Bellemont va énormément voyager. Il est à Bruges de 1907 à 1909, puis sillonne la France pendant plusieurs années, multipliant les expositions. Durant la Première guerre mondiale, il se fixe à Alger où il reste plusieurs années. Il rentre ensuite à Paris, y travaille énormément et obtient une belle renommée. Mondain, il fréquente les salons et reçoit régulièrement ses amis Jules Adler, Gabriel Fauré ou encore son compatriote haut-marnais Camille Flammarion. Durant toutes ses pérégrinations, une constante, du reste, demeure : il revient régulièrement passer de courts séjours, au fil des décennies, dans sa bonne ville natale de Langres.
En 1956, à la mort de son épouse Charlotte-Marie-Lucie Pizzetta (épousée en 1904), il revient dans le département et s’installe à Arc-en-Barrois où il meurt le 18 janvier 1961. Sa nièce, Simone Fèvre, fut également une artiste haut-marnaise reconnue. Qui fit d’ailleurs don d’un Autoportrait de son oncle au musée Guy-Baillet. Qui conserve également une deuxième toile de Léon Bellemont : Le Catéchisme.
N. C.
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