Il était une “foi” la guerre 14-18
Invité par l’association du Grand Pardon de Chaumont, le père Jean-Yves Decourneau a tenu une très intéressante conférence sur l’aumônerie militaire, jeudi 23 février, à l’auditorium de l’Espace Bouchardon.
Cette conférence était liée au centenaire de la grotte «de Lourdes» édifiée dans le parc Sainte-Marie, grotte voulue en 1914 par l’Abbé Camille Flammarion, mort au front en octobre 1918, si Chaumont était épargnée. Béatrice Jehlé a présenté Jean-Yves Decourneau aux auditeurs, parmi lesquels Mgr de Metz Noblat, évèque de Langres, Jean-Marie Mosèle, directeur de cabinet de Christine Guillemy, et Henry Dutailly.
Une vie dévouée
Né en 1960, enfant de troupe, le conférencier fut d’abord militaire, sergent, avant d’intégrer la mission Lazaristes, d’être aumônier de prisons et en 1996, aumônier militaire, “padre”. On lui doit plus d’une douzaine d’ouvrages sur la condition militaire et la foi.
Il est aujourd’hui chanoine à Saint-Louis des Invalides. Il débute par cette phrase d’actualité : « Toute guerre nous touche ! » sa conférence focalisée sur la guerre 14-18 et illustrée de diapos.
Il cite les chiffres horribles, raconte les horreurs dans les combats, dans les tranchées, évoque des personnages, Georges Clemenceau, le père Brottier, fondateur de l’UNC, le pape Benoit XV, Charles Peguy, Pierre Teilhard de Chardin, Paul Doncœur, Charles de Gaulle, des femmes aussi, Louise de Bettignies, les 100 000 infirmières…
Près de 1000 aumôniers catholiques
A propos de Benoit XV, l’incompris, on lui attribue la formule « L’Eglise n’est pas un tribunal, les hommes seront jugés là-haut », on lui prête aussi un rôle dans la création de La Société des Nations.
Les 1000 aumôniers catholiques, 500 pasteurs et 46 rabbins furent en permanence au cœur des combats, parmi les hommes les plus exposés, pour les réconforter, prier avec eux, dire la messe, leur délivrer des sacrements et fatalement célébrer de sommaires obsèques.
En réponse à une question sur les aumôniers en 2023, Jean-Yves Decourneau a enchaîné une deuxième conférence “Des armes et des âmes” où il nous apprend qu’on en trouvait déjà dans les légions romaines et qu’en France, leur statut s’est précisé en 1880. On compte aujourd’hui 82 prêtres militaires dans le pays.
De notre correspondant Benoît Gruhier