Le Chaumont VB 52 s’offre un succès nécessaire et réconfortant

Le Chaumont VB 52 Haute-Marne s’est offert une belle bouffée d’oxygène, samedi 25 février, en dominant Paris en trois sets dans son Palestra. Un week-end idéal pour les Cévébistes qui se retrouvent seuls troisièmes au classement, même si cette dernière ligne droite de la saison régulière est encore longue.

On pourra toujours trouver à redire, même après les défaites passées ! Pourtant, samedi 25 février, le Chaumont VB 52 Haute-Marne s’est offert une victoire attendue certes, mais tellement précieuse, face au Paris volley, en se débarrassant de l’affaire en trois sets qui plus est. Le score idéal pour l’équipe cévébiste qui, de plus, a profité d’un week-end parfait au niveau des autres résultats. La preuve que dans ce championnat de France, tout peut aller très vite.

Alors certes, on entendra toujours les plus sourcilleux parler d’un manque de panache, d’une victoire au rabais face à une formation qui a perdu sa principale arme offensive depuis le départ de son “pointu” Ibrahim Lawani. Les mêmes qui, quelques heures plus tôt, avant le coup d’envoi, doutait même de la possible victoire du CVB 52 face à cette formation parisienne.

Mais dans les faits, ce succès replace le club haut-marnais sur le podium : pas mal comme bilan après 22 journées, pour un collectif que beaucoup pensaient en perdition. Une performance qui permet aussi aux Chaumontais de distancer définitivement son dernier rival capable de lui “chiper” une place dans le “Top 8”. Avec seize points d’avance sur le neuvième à quatre journées de la fin de la première phase, la qualification en “play-off” est officiellement acquise pour le CVB 52, dont peu doutaient tout de même d’une possible catastrophe de fin de saison régulière.

Plus concrètement, ce duel face aux Parisiens aura aussi eu le mérite de remettre en selle quelques individualités peut-être un peu plus touchées moralement que les autres par la situation de ces dernières semaines.

Chaumont doit confirmer

Ainsi, la prestation d’Adrian Aciobanitei se veut rassurante pour l’avenir. Le Roumain a tout simplement “roulé” sur le block défensif visiteur, lors d’un premier set qui a semblé le reconnecter à son véritable statut au sein de ce collectif : celui d’un leader offensif qu’il se doit d’être de par ses qualités, allié à un serveur intelligent, le tout rallié à une confiance retrouvée en ligne arrière, en réception comme en défense. La meilleure réponse qu’il pouvait apporter sur le terrain.

Le retour en forme de Patrick Gasman est également appréciable, même si l’Américain n’a pas mis complètement un terme à ses problèmes offensifs en terme de rendement. Mais il a retrouvé une certaine prestance au block et de la régularité au service : de quoi repartir assurément sur de bonnes bases.

Deux performances individuelles qui, forcément, ont offert au collectif cévébiste un visage un peu plus séduisant. Certes, il restera encore cette fébrilité en fin de deuxième set qui avait valu les récentes défaites face à Nantes et à Sète en championnat. Cette fois, le CVB 52 s’en est sorti indemne, même si ces mêmes périodes de flottement se sont reproduites dans la troisième manche, mais avec, chaque fois, une meilleure gestion de la situation.

Mais ce sursaut nécessaire ne doit pas rester isolé. Les Chaumontais ont encore besoin de se rassurer sportivement et mathématiquement lors des dernières journées de la saison régulière. Et nul doute qu’une rechute à Poitiers, dans une semaine, ne servirait qu’à raviver les mêmes interrogations que celles qui pesaient sur les esprits avant le coup d’envoi du match face à Paris.

Laurent Génin

l.genin@jhm.fr

Le jeu et les joueurs du Chaumont VB 52

Le réveil d’Adrian Aciobanitei

Raphaël Corre (2 att. sur 2, 1 cont., 0 ser., 0 faute dir.) : Le capitaine cévébiste s’est montré très lucide et juste dans ses choix tout au long de la rencontre. Il a même été souvent à l’origine de la parfaite gestion des fins de chacun des trois sets, grâce à une distribution très judicieuse et des prises de responsabilités parfaitement assumées.

Fabian Plak (2 att. sur 5, 1 cont., 1 ser., 3 fautes dir.) : Même si le Néerlandais n’a pas beaucoup été utilisé sur le plan offensif, il y a connu quelques soucis de réalisme. En revanche, son travail au filet et sa belle qualité de service par moments retrouvée, ont permis aux siens de reprendre confiance.

HOMME DU MATCH : Adrian Aciobanitei (12 att. sur 21, 0 cont., 2 ser., 3 fautes dir.) : Sur un nuage dans le premier set, le Roumain a mené les siens vers le gain de cette manche initiale avec vaillance et détermination. Ses petites approximations en réception en tout début de partie ont vite disparu, pour laisser place à une prestation de haut vol dans tous les secteurs.

Patrick Indra (15 att. sur 24, 0 cont., 0 ser., 6 fautes dir.) : Le Tchèque est monté en puissance au fil du match. En difficulté dans la première manche, il a su corriger le tir pour se montrer beaucoup plus réaliste sur les deux suivantes.

Patrick Gasman (7 att. sur 11, 3 cont., 0 ser., 3 fautes dir.) : L’Américain a refait surface devant Paris et c’est plutôt de bon augure en cette fin de saison régulière. Même s’il doit encore retrouver une complète relation avec son passeur sur les actions offensives, son abattage au filet et sa plus grande régularité au service ont été bénéfique.

Thalès Hoss (libéro) : Le Brésilien a de nouveau parfaitement mené sa barque sur sa ligne arrière. Attentif et très habile en défense, le libéro cévébiste s’est montré également très rassurant en réception, permettant une base solide pour la construction des échanges.

Nathan Wounembaina (9 att. sur 18, 1 cont., 0 ser., 1 faute dir.) : Le Camerounais reste un pilier précieux du collectif cévébiste. Globalement solide en réception, il a parfois un peu péché au filet sur certaines prises de risques offensives. Mais son intelligence dans le jeu et dans les situations difficiles lui permet de rester un élément précieux de ce collectif.

L’adversaire

Dorian Rougeyron (entraîneur de Paris) : « On a forcément quelques regrets sur certains points qui auraient pu être mieux négociés de notre part. Je pense notamment à deux approximations techniques dans la deuxième manche, ou une balle pour réaliser un “break” un peu plus conséquent dans la troisième. On savait qu’on allait affronter une équipe mieux armée que nous et malgré la défaite en trois sets, on n’est pas si loin que cela au niveau des scores, relativisant un peu l’écart qui sépare les deux formations au classement.

On ne se prend pas la tête sur cette fin de saison. Aujourd’hui, le groupe est un peu plus apaisé par rapport au coup que l’on a reçu sur la tête lorsque l’on nous a annoncé le départ d’Ibrahim Lawani. Une décision d’autant plus difficile à digérer qu’elle vient du club lui-même et non pas d’un élément extérieur. On était en train de reprendre de la hauteur dans ce championnat et on nous a freinés dans notre élan. Désormais, on veut terminer cette année en prenant du plaisir à jouer, en continuant à faire grandir ce collectif et ses plus jeunes joueurs notamment. On verra bien où cela nous mènera fin mars. »