Entre hier et demain, Julien Clerc s’est fait une place
Julien Clerc se produira sur la scène des Fuseaux, à Saint-Dizier, vendredi 3 mars. Le chanteur aux plus de 50 ans de carrière s’est entretenu avec jhm quotidien. L’occasion de mieux comprendre sa vision de la musique.
Au sortir de notre échange avec lui, une chose retient notre attention : Julien Clerc n’appartient absolument pas à l’ancien monde. Pour un artiste dont le premier Olympia remonte à 1968, et ayant collaboré avec certains des plus grands de ces dernières décennies, ça force le respect.
S’il garde un œil bienveillant et avisé sur la musique d’aujourd’hui, c’est un hommage à ses aînés que Julien Clerc va proposer aux Fuseaux de Saint-Dizier, vendredi 3 mars à partir de 20 h 30. Avec son album « Les jours heureux » – et la tournée éponyme – le chanteur de 75 ans rembobine le fil de son amour pour la musique. Il reprend des monuments : Charles Trenet, Edith Piaf, Yves Montand, Charles Aznavour…
« J’ai choisi des chansons qui me collent à la peau. Par exemple, je n’ai pas repris « Avec le temps » de Léo Ferré, mais plutôt « Comme à Ostende », moins connue mais qui me tient vraiment à cœur », détaille-t-il. En bref, Julien Clerc n’a pas fait le choix de la facilité.
Un spectacle intimiste
Aux Fuseaux, il promet quelques reprises issues de son dernier album, sorti le 26 novembre 2021, mais aussi « de nombreux morceaux originaux ». Cette tournée s’effectue en petite formation, avec seulement Benjamin Constant au clavier et Bertrand Commère à la guitare pour accompagner Julien Clerc. Elle a donc nécessité des adaptations. « J’ai été obligé d’adapter le ton de chant à ce qui m’entoure, certaines chansons souffraient de l’absence de basse et de batterie, donc je ne les ai pas retenues », explique-t-il.
Nul doute que « Ma préférence » figurera dans son programme, le 3 mars au soir. « C’est sûrement la chanson dont je suis le plus fier, parce qu’elle contient une suite harmonique vraiment inédite », s’enthousiasme celui qui est aussi compositeur, excellant au piano.
Toujours à jour
Lorsqu’on lui parle des jours heureux, Julien Clerc marque un silence mais balaye vite tout soupçon de spleen. « Il n’y a pas du tout de mélancolie, je parle de mon enfance et de mon adolescence, à un moment où la vie s’est ouverte devant moi ». Et aussi où la musique s’est ouverte à lui, quand il écoutait Barbara, Gilbert Bécaud ou encore Jacques Brel.
Forcément influencé par ces artistes, Julien Clerc ne veut absolument pas devenir un chanteur poussiéreux, bloqué dans les années 1980. Pour ce faire, il écoute, et s’inspire des plus jeunes. « J’écoute Gims, Angèle, Clara Luciani, Stromae… », énumère-t-il, pêle-mêle. « Et Benjamin Biolay, qui est certes un peu plus âgé, mais qui a toujours été excellent ! »
En plus de les écouter, Julien Clerc collabore sans craintes avec certains d’entre eux. On l’a vu sur scène avec Juliette Armanet, entendu sur un morceau avec Julien Doré, aperçu dans les fauteuils rouges de « The Voice » aux côtés de Jenifer, Mika et Soprano, il a chanté des morceaux écrits par Clara Luciani. Complètement à la page, donc.
« La seule façon de durer, c’est de respecter la chanson », conclut Julien Clerc. Force est de constater qu’il a fait preuve de tout le respect imaginable.
Dorian Lacour