Eolien : Bourbonne-les-Bains suit le vent nouveau

Le conseil municipal du 15 février, à Bourbonne-les-Bains, a surpris en autorisant l’implantation de parcs éoliens, rejetée par principe depuis 2021. Cette décision a été prise en raison d’un projet mené par le groupe Valeco, à la fois sur la cité thermale et sur Senaide (Vosges). Explications.

La volte-face a surpris nombre de Bourbonnais sur les réseaux sociaux. Comme indiqué dans nos colonnes du 20 février, le conseil municipal de Bourbonne-les-Bains, réuni le 15 février, a décidé d’abroger la délibération de principe de 2021 émettant un avis défavorable à l’implantation de parcs éoliens sur le territoire de la commune. Ce changement de politique a été approuvé par quinze élus sur les 17 présents (avec une voix contre et une abstention).

Cette nouvelle délibération n’a évidemment pas été prise au hasard. Un projet de parc éolien, qui n’en est qu’à ses prémices, est bel et bien sur la table. Porté par la société Valeco, ce projet prévoit l’implantation de huit machines au total, cinq à Senaide (commune limitrophe des Vosges) et trois à Bourbonne-les-Bains.

Eolien : le pragmatisme d’André Noirot

Contacté par jhm quotidien, le maire bourbonnais, André Noirot, insiste sur le fait qu’il ne s’agit que d’une éventualité encore embryonnaire :  « Nous avons été contactés par ce groupe, mais le projet n’en est vraiment qu’à ses débuts. » Hostile, jusque-là, à l’implantation d’éoliennes, le premier magistrat indique avoir agi ici par pragmatisme : « Il y avait deux possibilités pour cette société : soit tout mettre à Senaide, soit avoir un projet sur nos deux communes. »

Mais, dans le premier cas, la cité thermale aurait été perdante sur tous les plans : « On aurait alors des éoliennes bien visibles tout en en tirant aucun bénéfice… » Autrement dit : mieux vaut, dès lors, être partie prenante pour pouvoir poser ses conditions et récolter quelques fruits financiers si le projet aboutit un jour.

Les recettes, comme de coutume avec les éoliennes, ne seraient effectivement pas négligeables dans le scénario d’implantation de trois machines : les redevances fiscales sont estimées à 28 000 € par an pour la commune, 62 000 € annuels pour la communauté de communes des Savoir-Faire et 33 800 € pour le Département. Affaire à suivre.

N. C.

n.corte@jhm.fr