Volley : un rêve devenu réalité pour la Chaumontaise Marika Kapundju
La formation est une réalité au Chaumont VB 52 Haute-Marne. Même si elle ne se traduit pas toujours au sein de l’équipe professionnelle masculine, certains fruits de l’école de volley mûrissent ailleurs. C’est le cas de Marika Kapundju qui, à 18 ans, intègre occasionnellement, depuis janvier, l’effectif de Vandœuvre-lès-Nancy, en Ligue A féminine.
Le 3 janvier 2023 : voilà une date que la jeune Chaumontaise Marika Kapundju n’est pas prête d’oublier ! A l’aube de sa majorité, son nom est inscrit pour la première fois sur une feuille de match professionnelle. L’entraîneur de Vandœuvre-lès-Nancy en a décidé ainsi : elle intègre le groupe de l’équipe fanion pour affronter “l’ogre” mulhousien.
Alors qu’elle a rejoint l’effectif qui prépare la phase retour du championnat depuis le début de la trêve hivernale, la Haut-Marnaise profite de tous ces instants. Quelques jours avant la rencontre, lors de la séance vidéo, elle n’est même pas sûre d’avoir bien compris la raison de sa présence encore dans le groupe. « J’ai dû me faire confirmer que j’étais bien prise dans le collectif qui allait affronter Mulhouse. Quand j’ai eu la réponse, j’ai au bien du mal à ne pas exploser de joie devant tout le monde. »
Insouciance et passion
Le rêve devient réalité pour l’ancienne écolière de Chaumont de 9 ans qui, au CM1, avait découvert le volley lors d’une journée d’initiation menée alors par deux entraîneurs du Chaumont VB 52 Haute-Marne, Ludovic Kupiec et Yohan Jacquin. « Cela m’a plu tout de suite ! Je ne saurais pas dire vraiment pourquoi. A l’époque, je faisais déjà du tennis et du foot. J’ai arrêté le tennis, j’ai pris une licence dès l’année suivante au CVB 52, tout en continuant un peu le foot au Chaumont FC, puis je me suis consacrée uniquement au volley. »
La voie est tracée pour la jeune fille qui, dès le départ, affiche des aptitudes indéniables à la discipline reine dans le département. Les entraînements paient, les premiers stages départementaux et régionaux s’enchaînent. « Avec les copines, on vit des moments extraordinaires qui soudent le groupe. Un beau parcours en coupe de France M13, les interrégions qui nous mènent aux mini-volleyades. Aujourd’hui encore, ce sont des moments qu’on aime se remémorer ensemble, car avec beaucoup, on reste toujours en contact. »
Une amitié indéfectible malgré des chemins qui, forcément, se séparent au gré des années. Les études pour les unes, voire de plus grandes ambitions pour d’autres. Marika, elle, veut se donner la chance de réussir dans sa passion. Même si pour cela, il lui faut quitter le nid familial.
Un parcours déjà semé d’embûches
Le Pôle espoirs de Nancy lui fait les yeux doux depuis un an déjà et la Chaumontaise, à 14 ans, décide de sauter le pas. Mais à peine entrée, en octobre 2019, le premier écueil est douloureux : ménisque décroché, genou bloqué, opération et rééducation, la reprise est pour février 2020. Mais en mars, la planète s’est soudainement arrêtée de tourner mise à mal par le Covid. « Ce fut pourtant un mal pour un bien. J’ai pu me soigner correctement, prendre le temps de revenir pour la rentrée suivante. »
La situation sanitaire reste maussade fin 2020 et sportivement, la Haut-Marnaise doit penser à l’avenir et chercher une place en centre de formation. En mars 2021, Vandœuvre-lès-Nancy se montre intéressé. Mais en juin, le ménisque mal cicatrisé se déchire lors d’un faux-mouvement banal pendant les vacances d’été, « la veille de l’appel du club lorrain pour m’annoncer que j’étais prise ».
Marika repart sur la table d’opération, devant le regard bienveillant de la structure lorraine qui ne la délaisse pas, et lui laisse le temps de revenir avant de la tester sportivement sur son possible retour.
Avec les “pros”
En deux ans, la Chaumontaise a déjà connu les blessures et la douleur. Mais le moral est intact. « C’est le lot d’une carrière sportive », et la preuve d’une force de caractère qui va lui permettre de se relever après chaque épreuve.
L’été dernier, Marika est appelée à suivre la préparation d’avant-saison avec le groupe professionnel lorrain. Elle a franchi une nouvelle étape. Il lui reste à patienter encore quelques mois et la récompense arrive ce fameux 3 janvier. « Tout le groupe et l’entraîneur ont été géniaux avec moi ! Les filles m’ont mise à l’aise, m’aidant à me fondre dans le groupe. Le coach a eu un petit mot sympa dans les vestiaires, en plaisantant avec moi. Bien sûr que le stress était là, mais les coéquipières m’ont dit : «tu sais courir, tu sais sauter, tu sais attaquer, donc t’inquiète pas !». »
Depuis, Marika a été rappelée deux autres fois avec le groupe, mais n’a pas encore connu la moindre apparition en jeu. « La prochaine étape désormais, c’est d’entrer sur le terrain, même pour un seul service ! »
A l’aube de ses 18 ans, la Chaumontaise a eu le temps de se dire qu’elle était là où elle voulait être. « Je suis fière et j’espère que ma mère est fière aussi, elle qui m’a laissée vivre ma passion jusqu’au bout ! » Et qui sera certainement au rendez-vous, lorsque Marika touchera son premier ballon en Ligue A féminine.
Laurent Génin
l.genin@jhm.fr
Carte d’identité
Nom : Kapundju
Prénom : Marika
Née le : 11 janvier 2005 (18 ans)
Taille : 1,76 m
Poste : réceptionneuse/attaquante
Latéralité : droitière
Clubs : CVB 52 (2014-2021), Vandœuvre-lès-Nancy (depuis 2021).
Vandœuvre ambitionne les “play-off”
Délesté de trois points par la DNACG pour raisons administratives, le club de Vandœuvre-lès-Nancy cherche à réintégrer le “Top 8” de la Ligue A féminine. Actuellement 10e, à six points du 8e, les Lorraines devront effectuer une dernière ligne droite de haute volée, lors des six dernières journées pour parvenir à leurs fins. A 18 ans, la Chaumontaise Marika Kapundju tente de se faire une place dans l’effectif professionnel de Vandœuvre-lès-Nancy, en ligue A féminine.