Pourquoi trois enseignes ont été refusées au Chêne Saint-Amand
On le sait, la municipalité de Saint-Dizier cherche à attirer de nouveaux commerces pour redynamiser la ville. Mais, pas à n’importe quel prix et pas n’importe où. La commission départementale d’aménagement commercial vient ainsi d’émettre un avis défavorable sur un projet, qui aurait pu paraître séduisant : l’installation d’un ensemble commercial de trois cellules, rue des Loyes, sur un terrain situé entre l’hypermarché Leclerc et sa station-service.
Un projet de 3 125 m2
À l’intérieur, trois enseignes étaient sur les rangs : Aubert (articles de puériculture), Besson (chaussures) et Centrakor (meuble et déco). En tout, la surface de vente annoncée était de 3 125 m2. Depuis 17 ans, c’est le premier avis défavorable émis par la commission.
Mais alors, qu’est-ce qui justifie une telle décision ? Plusieurs points bloquants ont été soulevés par ses membres (des élus de la Ville et de l’Agglo, du syndicat mixte Nord-Haute-Marne, du Département, entre autres). Premier point : le projet prévoit la construction d’un nouveau bâtiment, alors que des locaux vacants sont disponibles aussi bien au centre-ville qu’en périphérie. La commission estime, en effet, qu’il existe déjà un déséquilibre entre le centre-ville et les zones commerciales à Saint-Dizier. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : au centre-ville, on compte 51 locaux vacants, dont 20 (seulement !) sont à louer ou à vendre.
On soulignera quand même que, si le nombre de locaux vacants est important dans le centre-ville, leur taille ne correspond plus aux standards de ces grandes enseignes qui réclament de l’espace pour s’installer. Il reste cependant de grands locaux disponibles au Chêne Saint-Amand (lire en encadré).
Concurrence
La nature même des produits, proposés par les enseignes pressenties, pose aussi problème. La commission pointe du doigt le fait que le projet serait entré en concurrence avec des magasins du même secteur d’activité que Centrakor et Besson au centre-ville, ce qui aurait contribué à « renforcer les fragilités du centre-ville au profit du développement de la périphérie ». Dommage, en revanche, pour Aubert. Il est vrai qu’en ce qui concerne les magasins spécialisés pour bébé, les consommateurs bragards doivent pour l’instant faire le déplacement jusqu’à Châlons-en-Champagne pour trouver leur bonheur.
Enfin, la commission justifie sa position, en considérant qu’une seule enseigne (Besson) propose une offre de produits en provenance d’Europe (à hauteur de 50 %).
Résultat : à l’unanimité moins une voix, celle-ci a émis un avis défavorable à la demande de permis de construire, ce 4 octobre. À moins que le promoteur ne dépose un recours devant la commission nationale, le projet ne se fera donc pas.
Frédéric Thore
« Une décision raisonnable »
Rachel Blanc, première adjointe en charge du Commerce, fait partie des membres de la commission départementale, qui a décidé de refuser le projet d’installation. Ce dernier ne se résumait, d’ailleurs, pas à trois magasins, et comportait également une offre de restauration. « Ce n’était pas une décision simple. Mais, c’était une décision raisonnable », explique la première adjointe pour qui le projet aurait déséquilibré l’offre commerciale entre centre-ville et zones commerciales. Pour la Ville, le projet arrive trop tôt, alors qu’un assistant de maîtrise d’ouvrage doit être sélectionné, dans les prochaines semaines, pour, justement, attirer des enseignes au futur Cœur Gambetta. Enfin, l’élu met en avant la volonté de la Ville de veiller à l’artificialisation des sols. « Il faut être vigilant. On veut être dans une démarche de développement vertueuse. »
COMMERCE. Un projet de création de trois cellules commerciales au Chêne Saint-Amand vient de recevoir un avis défavorable. Pour la commission départementale d’aménagement commercial, il s’agit de maintenir l’équilibre fragile entre les commerces de centre-ville et de périphérie.