Orphelins du Terre de Langres
L’annonce est tombée, même si elle était redoutée : la rallye Terre de Langres n’est plus, à compter de cette année. Les acteurs du sport automobile local en sont attristés et espèrent que les beaux jours de la discipline reviendront.
La 23e édition du rallye Terre de Langres aura été la dernière. Epreuve mythique en Haute-Marne, l’épreuve estivale de la coupe de France sur terre a vu son organisation compliquée par plusieurs aspects, notamment financier : la réfection des chemins nécessaires était très coûteuse et mettait à mal les finances du côté de l’ASA Langres.
Pour 2023, seul le rallye de Haute-Amance sera au programme, les épreuves asphalte étant moins complexes et coûteuses à mettre en place. L’avenir dira si une autre manche sur route prendra la place de la classique lingonne.
Cette disparition du Terre de Langres est un coup dur pour les passionnés et acteurs du sport automobile, notamment les équipes haut-marnaises. C’est le cas du Toyo Racing Team, rencontré l’été dernier par jhm quotidien. Anthony Delfolie, pilote, copilote et dirigeant de l’équipe, regrette que des solutions n’aient pas été trouvées en amont. « Je pense qu’à l’ASA Langres, on a essayé de tout tenir à bout de bras. La présidente Maryse Thomas a énormément donné avec son équipe. Mais je pense qu’il n’aurait pas fallu hésiter à demander un peu plus d’aide extérieure, avec des sponsors. L’association aurait mérité du soutien supplémentaire. »
Des structures qui devront s’adapter
Au délà de la question des coûts, le fait de perdre le Terre de Langres est un choc, de par l’importance sportive de l’épreuve. « C’était le dernier rallye terre du secteur Nord Est » poursuit Anthony Delfolie. « C’était une épreuve mythique, qui ramenait beaucoup de monde en Haute-Marne. J’espère que cela reviendra un jour, sur de meilleures bases. »
Il n’y a pas que les pilotes qui sont attristés de l’arrêt du rallye Terre de Langres. Le préparateur et loueur de voitures de rallyes PH Sport, basé à Langres, regrette aussi cette perte. « C’était une très belle épreuve et c’est effectivement dommage que cela s’arrête » confirme Bernard Pialat, le fondateur de PH Sport. « Mais je suis absolument convaincu que l’ASA Langres n’a pas arrêté sans fondements. Ils devaient avoir d’excellentes raisons de prendre cette décision. »
Pour le manager de la structure, qui a notamment mis au point des voitures pour les plus grands rallyes, l’épreuve lingonne, qui disputait sa 23e édition l’an dernier, les pilotes et équipes locales devront changer d’organisation. « On a forcément des liens avec les équipes et les pilotes du coin. C’était une épreuve plutôt facile pour nous en termes d’organisation. Les pratiquants de la région devront aller plus loin pour retrouver des épreuves sur terre. Et cela nous faisait beaucoup travailler aussi pour sûr. Nous devrons donc aussi trouver d’autres épreuves avec lesquelles collaborer », de conclure Bernard Pialat. L’ASA Langres se trouve bien entendu dans une situation complexe avec cette annulation. Bernard Pialat leur souhaite « de pouvoir résoudre leurs problèmes et que l’on puisse à nouveau revoir un rallye terre dans le coin. »
En attendant, les passionnés pourront toujours se tourner vers l’asphalte, avec le troisième rallye de Haute-Amance à la fin de l’année. Mais pour les pilotes, copilotes, équipes et spectateurs, un été à Langres sans rallye, cela va faire bizarre…
Bastien Dauby
b.dauby@jhm.fr