Les cheveux solidaires de Mathys
La perte de cheveux totale ou partielle est souvent l’un des symptômes de plusieurs maladies. Certains patients choisissent d’avoir recours à des perruques en cheveux naturels. Mathys Millon, 12 ans, a décidé de se laisser pousser les cheveux pour cette cause.
Il est rare de s’engager aussi tôt dans la vie. Mathys Millon, 12 ans, est élève au collège de la Rochotte en 6e4. Depuis le CM1, il se laisse pousser les cheveux afin de les donner à une école de perruquier de Lyon.
Il souhaite que ses cheveux blonds servent à créer des perruques pour les enfants ou les adultes touchés par diverses maladies comme les cancers, l’apolépsie chez les hommes ou l’alopécie chez les femmes.
« J’ai vu un reportage à la télévision d’un garçon de mon âge à l’époque qui faisait déjà cette démarche. J’ai eu envie de faire pareil », explique-t-il. Il décide alors à 9 ans de ne plus se couper les cheveux. « C’est compliqué parfois, car j’ai eu des remarques assez méchantes sur mes cheveux longs. C’était un peu du harcèlement. Mais je sais que je fais quelque chose de bien donc il ne faut pas que je fasse attention à leurs remarques. Les patients touchés par un cancer se sentent parfois mal dans leur peau à cause des traitements, c’est ce que j’ai déduit par moi-même. Alors, donner mes cheveux pour eux n’est pas un grand sacrifice. »
Un soin très important
Tous les jours, Mathys, aidé de sa maman Christelle, prend soin de ses cheveux. Un brossage doux et minutieux chaque matin, un shampoing tous les deux jours et un masque de temps en temps. « C’est important d’en prendre soin, car plus le cheveu est sain, plus la perruque sera de qualité. »
En trois ans, les cheveux de Mathys ont poussé de 30 cm. Ils rentrent donc dans la moyenne des 25 cm demandés par les différentes associations récupérant des cheveux pour diverses causes.
« Je vais encore les laisser pousser jusqu’en juin, pour les vacances d’été. Je dois contacter prochainement une école de perruquier à Lyon pour leur remettre directement mes cheveux. J’irai chez un coiffeur de la ville pour qu’il puisse faire la tresse demandée par l’organisme. Je garderai un peu de longueur quand même, sinon ça va me manquer. »
Le début de plusieurs dons pour Mathys
Le jeune blond, souhaite réitérer l’expérience. « Je vais continuer, car je sais qu’il y a une forte demande de perruque en cheveux naturels, même si c’est très cher. Ma maman voudrait le faire aussi, mais elle dit qu’elle a les cheveux trop électriques et fins pour les donner. »
En moyenne, les premiers prix pour des perruques en cheveux naturels sont autour de 900€ mais ils peuvent dépasser rapidement les 1 500 € pour celles faites à la main et sur-mesure. Ce qui représente un coup important pour les patients, même si une partie peut être prise en charge. (Voir encadré)
Caroline M.Dermy
Une prise en charge particulière
Comme indiqué sur le site Améli, pour obtenir une prise en charge d’une perruque il faut avoir une prescription. Elle peut être établie par tout médecin, dans le cadre d’un parcours de soins coordonnés en oncologie ou par un dermatologue.
Il faut ensuite s’adresser à un vendeur agréé spécialisé formé à l’accompagnement technique et psychologique. Il doit remplir une feuille de soins à transmettre à l’Assurance Maladie. Le vendeur doit également proposer plusieurs perruques et permettre leur essayage. Pour un renouvellement de prescription, il est possible de se procurer la perruque directement en ligne. C’est le même principe que pour les lentilles de vue.
Il existe 2 classes de perruques totales. La première concerne celles faite en cheveux synthétiques, son prix ne peut pas dépasser 350 €. Dans ce cas, elle est intégralement prise en charge par l’Assurance Maladie. Cela inclut aussi le remboursement d’un accessoire textile, dans la limite de 350 € au total.
La seconde catégorie est pour les perruques réalisées avec au moins à 30 % de cheveux naturels. Le prix de vente maximum pour une prise en charge est fixé à 700 €, dont 250 € remboursés par l’Assurance Maladie. Cela inclut aussi le remboursement d’un accessoire textile. La mutuelle (assurance complémentaire) intervient ensuite pour limiter le reste à charge, selon les conditions du contrat d’assurance.
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