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Hôpital : “Egalité santé” ne désarme pas

La nouvelle association Egalité santé, promouvant le projet de plateau chirurgical unique à Rolampont, a tenu, jeudi 9 février, sa première réunion à destination des adhérents. Et dénonce la coquille vide hospitalière qui se profile à Langres, après le choix acté en décembre.

« Qui sommes-nous ? Des Gaulois révolutionnaires ? Non. Cette association, elle est seulement pour vous. Et elle est à vous ». Le Dr Véronique Midy (Fayl-Billot) sait avoir les mots tranchants. Comme un scalpel ? Plutôt comme une lame bien affûtée, prête à déchiqueter les arguments de l’Agence régionale de santé (ARS). La co-présidente de la toute nouvelle association Egalité santé — qui s’inscrit dans la continuité du comité de pilotage (Copil) ayant porté le projet de plateau chirurgical unique à Rolampont et compte désormais 270 soignants adhérents — a animé avec la chaleur la première réunion de la structure, ce jeudi 9 février, à la Maison du temps libre de… Rolampont.

Le choix est évidemment délibéré. Et le message n’a pas changé. La décision prise en décembre dernier par l’ARS avec le soutien du président du Conseil départemental Nicolas Lacroix — construire deux nouveaux établissements à Chaumont, où se trouvera le plateau technique chirurgical — est plus que jamais jugée désastreuse. « M. Lacroix avait dit qu’il écouterait les médecins, et que les politiques se rangeraient à leur avis. Cela n’a pas été le cas. La décision de mettre le plateau technique à Chaumont, c’est un choix politique, et non médical », tance le Dr David Bernard, de Langres., membre du conseil d’administration d’Egalité santé.

« J’accuse ! »

« Le projet de l’ARS est mauvais. Tout l’est et le sud du département vont devenir de véritables zones blanches médicales », renchérit le Dr Vincent Escudier, chef du service des urgences du centre hospitalier de Langres, et partie prenante d’Egalité santé. Qui, mercredi, a pu assister à une réunion avec l’ARS. Dont il est ressorti mortifié : « Il n’y aura plus de services de médecine spécialisée à Langres, ni de laboratoire ni de chirurgie évidemment. On nous a indiqué que, dans cet entre-deux, il n’était plus nécessaire de faire venir à Langres de nouveaux médecins spécialistes… ».

En résumé, et comme redouté, il ne subsistera plus guère qu’un service des urgences (un simple « centre de tri » en l’absence de chirurgie) et quelques lits de soin de suite et de réadaptation (SSR).

Egalité santé en réunion.
L’assistance était nombreuse, à la Maison du Temps libre de Rolampont, pour cette première réunion de l’association Egalité Santé.

Pour l’association Egalité santé, Langres va donc devenir une coquille vide. Et c’est le propos que les soignants entendent marteler, dans la mesure où les doux mots de « nouvel hôpital » ont plu aux oreilles de leurs patients, constatent-ils dans leurs cabinets. Une distribution de tracts en Pays de Langres — intitulés “J’accuse” — est prochainement prévue dans l’ensemble des foyers. Pour les soignants, se profile donc l’aurore d’une lutte qui, tout le monde est prévenu, ne sera pas abandonnée.

N. C.

n.corte@jhm.fr

Ils ont dit…

Chaumont en mode tout-petit ? — Faisant donc part (lire ci-dessus) de la réunion avec l’ARS à laquelle il a participé, le Dr Vincent Escudier, membre d’Egalité Santé, révèle que le nouvel hôpital prévu à Chaumont pourrait être chichement dimensionné : « La maternité devrait être conçue pour 500 ou 600 accouchements. Quant à la cardiologie, il n’y aurait qu’une quinzaine de lits. En fait, Chaumont sera dimensionné… pour le centre du département. Avec cynisme, l’ARS acte sans le dire que les habitants du sud n’iront jamais à Chaumont ».

Du vague à l’âme. — Le Dr Didier Soumaire (Chalindrey), cheville ouvrière de l’association Egalité santé, a informé l’assistance que le Renseignement territorial s’était discrètement renseigné pour savoir si des actions plus énergiques étaient prochainement prévues par l’association. Commentaire de François Mercey, ancien représentant CFDT du centre hospitalier de Langres : « Ils ne veulent pas qu’on fasse de vagues ? Alors, la question que je me pose, c’est ne faudrait-il pas faire des vagues ? ».

Démissions ! Démissions ! — Le Dr Midy a évoqué l’hypothèse, effectivement sur la table (mais sans aucune certitude) de démissions d’un certain nombre d’édiles du Pays de Langres, en signe de protestation et de défiance : « Peut-être une cinquantaine… Les 168, ce serait mieux, mais je crois qu’il y en a au moins une qui ne le fera pas… ». Le Dr Delong saisit alors la balle au bond : « Oh, on n’est pas à l’abri d’un nouveau changement d’avis… ». Son nom n’a pas été prononcé, mais c’est bien Anne Cardinal qui était visée.

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