Méditer à la recherche du bonheur
Méditation. A Varennes-sur-Amance, à l’est de Langres, le centre Paramita Petit Nalanda invite à un voyage interne, notamment par l’enseignement de la méditation. L’occasion pour chacun de s’offrir une parenthèse à soi.
« Pour nous tous, les êtres humains, le problème principal est qu’on pense trop, tout le temps. Notre esprit n’est pas discipliné par nature. Cela déclenche en nous des perturbations émotionnelles et mentales », apprécie Stéphane Lamouche, jardinier et cuisinier du centre Paramita le Petit Nalanda, à Varennes-sur-Amance.
Il conseille alors : « Il faut chercher à avoir un esprit clair comme le soleil et stable comme une montagne. Avec ces deux éléments on peut faire des choses incroyables. Sinon, c’est comme tenter de tenir un verre avec une main qui tremble… l’eau se renverse ».
La méditation peut alors servir de guide à travers ce chemin. « Elle permet un bien-être de l’esprit grâce à la paix et à la paisibilité, d’être calme mentalement et de développer la concentration en limitant les distractions liées aux émotions. Notre état émotionnel impactant nos relations, il est très important de s’y intéresser », explique Stéphane Lamouche.
Stages de deux heures à cinq jours
Il poursuit : « En tant qu’être humain, on expérimente des moments de bien-être et de souffrance. Les enseignements bouddhistes identifient les causes du bonheur, ou de la tristesse, pour aider à se tourner vers le positif et laisser le négatif. De là, émerge le pouvoir de l’esprit. Après on est facilement heureux et joyeux. C’est simple ».
Si ces propos peuvent sembler abstraits, des stages organisés par le centre Paramita, à Varennes-sur-Amance, apportent davantage de concret. Ils amènent à découvrir l’univers de la méditation. Ils durent entre deux heures et cinq jours. Peu importe la durée, un tour d’horizon global sur la pratique est réalisé. Seul le niveau de détail change. Un stage de deux jours se compose de quatre sessions d’une heure et quart d’enseignement. Au début de chaque séance, il y a cinq minutes de méditation. Le reste est consacré à l’apprentissage.
Le tout, dans un cadre immersif emmenant tout droit dans l’Himalaya, avec des drapeaux de prières tibétains et une salle aménagée avec du mobilier traditionnel. « Le lieu offre des conditions idéales d’apprentissage. Sa paisibilité favorise notre capacité d’écoute », souligne Stéphane Lamouche.
Apprendre avant de méditer
« En Occident, la méditation est souvent expliquée à l’envers. On veut tout de suite méditer, mais il faut d’abord apprendre. Notre objectif est de faire comprendre ce qu’est la méditation et de l’enseigner. Comme ça, quand la personne est mure, elle a tous les outils pour se lancer dans la pratique », explique le jardinier et cuisinier du centre.
Trois étapes clés amènent à la pratique de la méditation. La première est « écouter pour apprendre ». Les connaissances s’acquièrent grâce au savoir de l’enseignant, mais aussi grâce à des lectures. La deuxième est axée sur une période de réflexion, afin de comprendre ce qui vient d’être appris. Enfin, la pratique de la méditation arrive dans un troisième temps.
« Quand un moine passe 20 ans au monastère, il ne passe pas 20 ans à méditer. Il passe 20 ans à apprendre les enseignements. Ce qu’on propose n’est pas de se mettre sur un coussin et faire de « OM », mais un apprentissage », illustre Stéphane Lamouche.
« Des clés pour aspirer à être 100 % heureux »
Le Petit Nalanda met un point d’honneur à suivre le plus fidèlement possible les préceptes de Bouddha, vieux de 2 560 ans, sans pour autant avoir une volonté de « convertir ». « Il y a une mode autour de ces pratiques. La méditation en devient parfois commerciale, comme c’est le cas avec Petit Bambou. De la même manière, on cherche le calme mental et non la pleine conscience. Ici, on est dans un cadre traditionnel avec une connotation spirituelle. On ne propose pas un enseignement pour devenir bouddhiste, mais des clés pour aspirer à être 100 % heureux. »
Julia Guinamard
Stages en Inde
En ce mois de janvier, Jason Simard, l’enseignant du centre, se trouvait en Inde avec un groupe d’une vingtaine de personnes. Ces dernières sont venues des différents centres Paramita à travers le monde, notamment Montréal, Toronto et Paris.
Pendant trois semaines, ils ont visité des lieux forts du bouddhisme et ont passé dix jours dans un monastère. « Aller dans des lieux où des gens ont atteint des hauts niveaux de spiritualité est très inspirant », soutient Jason Simard.