Femmes et industrie : le mariage est possible
VIE QUOTIDIENNE. Mardi 7 février, le Medef de Haute-Marne proposait une journée pour mettre à l’honneur les cheffes d’entreprise. Parmi elles, figure Marthe Prunier, PDG de l’usine Ferry-Capitain à Vecqueville et présidente du groupe CIF font partie Hachette & Driout à Saint-Dizier.
Mardi 7 février, la vice-présidente du Medef (Mouvement des entreprises de France) Dominique Carlac’h, était en déplacement en Haute-Marne. Une venue orchestrée par Nicolas Boulommier, président du Medef 52, pour mettre en avant les femmes à la tête d’entreprises et évoquer plus globalement la place des femmes dans l’industrie. Et qui de mieux que Marthe Prunier, présidente directrice générale de Ferry-Capitain, pour servir d’exemple ?
Sixième génération de cette entreprise familiale, elle a intégré la société en 1986, avant de reprendre le flambeau onze ans après. En parallèle, elle est présidente du groupe CIF, qui emploie 1 300 personnes et comprend des sites comme Ferry-Capitain ou encore Hachette & Driout à Saint-Dizier.
Une part assez minime
A l’échelle du groupe, 15 % des emplois sont aujourd’hui pourvus par des femmes. « L’objectif serait d’atteindre les 30 % », assure Marthe Prunier. Soit le pourcentage actuel de femmes dans le secteur de l’industrie à l’échelle nationale, d’après des chiffres de l’Insee publiés en 2022. Sachant que 15 % des femmes occupent des postes de direction et seulement 10 à 15 % sont au cœur de la production.
Sans faire de féminisme exacerbé, Marthe Prunier veut valoriser les femmes qui œuvrent pour son entreprise. « Nous les mettons en valeur sur toutes les affiches qui sont publiées », précise-t-elle. Dans le même but, la gente féminine est sollicitée pour répondre aux interrogations des jeunes lors des visites de scolaires. Une manière de montrer à la jeunesse (notamment les filles), que l’industrie ne s’adresse pas qu’aux hommes : « Il faut dégenrer le secteur. Et pour ça, il faut aussi briser les stéréotypes que certaines femmes portent en elles », estime Dominique Carlac’h.
Du changement
Bien évidemment, les stéréotypes sont également liés aux collègues masculins : « Il reste toujours les vieux stéréotypes, par exemple sur l’assistance mécanique. Mais l’intégration des femmes se passe vraiment bien », analyse Christian Fontaine, le directeur de l’usine. Par exemple, certaines tâches jugées « physiques » (clichés masculins) à l’époque sont facilités grâce au progrès technique, ce qui vaut pour tous les genres.
Résultat, « on assiste à une féminisation des postes intermédiaires », selon Christian Fontaine. Nicolas Boulommier, président du Medef 52 et gérant de l’entreprise de tuyauterie AB Services à Saint-Dizier, observe que « de plus en plus de femmes envoient leur CV pour des offres de soudeur ». Et si d’après Marthe Prunier le pourcentage de femmes reste stable, « on arrive à les garder plus longtemps qu’avant ». Cela se traduit également par davantage de « candidatures spontanées de jeunes femmes ». Bref, pour qu’il n’y ait plus de barrières, « il faudra un peu de temps », estime la PDG de Ferry-Capitain. Idem pour voir d’autres « Marthe Prunier » sur le territoire. « On a tout à gagner à féminiser la profession », conclut Dominique Carlac’h.
Louis Vanthournout
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