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Réforme des retraites : paroles de manifestants en Haute-Marne

Aurélien (à gauche) et Mathis (à droite) ont manifesté pour la première fois avec leur maman Nadia.

Lors de cette troisième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, les Haut-Marnais ont de nouveau battu le pavé. Ils témoignent au sujet de leurs revendications.

« On ne veut pas partir à la retraite avec un déambulateur »

Aurélien et Mathis sont deux frères, le premier est âgé de 31 ans, le second à 14 ans. Tout deux sont venus manifester pour la première fois ce mardi 7 février sur la place de l’Hôtel de Ville à Chaumont. « J’ai commencé à travailler à 17 ans dans l’horticulture et le milieu paysager. Si la réforme passe, je serai à la retraite à 66 ans », déplore Aurélien. « On ne veut pas partir à la retraite avec un déambulateur », poursuit-il. « Je voudrais devenir militaire dans l’armée de l’air et je sais que si la réforme est appliquée, j’irai travailler avec une canne », explique Mathis.

Les frères n’ont pas pu venir aux précédents rassemblements, mais ils ont apporté tout leur soutien aux manifestants, notamment à leur maman Nadia, syndiquée CGT. « J’ai 51 ans, il me reste encore 12 ans à faire si le texte est adopté. Mes fils me soutiennent beaucoup dans mes démarches. »

Philippe, 65 ans, retraité : « On ne peut pas tout nous enlever ! »

« Je veux que l’âge de la retraite soit laissé comme il est à l’heure actuelle. On nous parle de déficit pour argumenter cette réforme mais à côté de tous les bénéfices, ce n’est rien du tout. L’argent, ils le trouvent pour tout et n’importe quoi, mais pour nourrir le peuple, il n’y a plus rien ! C’est facile de nous faire travailler plus longtemps, sachant qu’à la fin, on est moins en forme ! On ne peut pas tout nous enlever quand même ! »

Philippe a 65 ans. Il est retraité.

Céline, 28 ans, psychomotricienne : « On ne profitera pas de notre retraite »

« Quand on fait des études longues, on commence à travailler plus tard. Donc on ne partira pas à 64 ans mais bien après et avec une pension qui sera réduite ! De fait, on ne profitera pas de notre retraite. »

Lucie, 33 ans, assistante d’éducation : « Si on ne fait rien, rien ne changera »

« Je pense qu’il est important de montrer notre mécontentement face à cette réforme. Là, ils veulent prolonger jusqu’à 64 ans, mais après, jusqu’où iront-ils ? Sans parler des pensions de retraite qui ne seront pas lourdes. Je suis jeune, mais j’y pense pour moi et pour les générations futures. Là, si on ne fait rien, rien ne changera. »

Lucie est assistante d’éducation.

Yannick, 34 ans, aide-soignant : « Je suis abonné aux manifs »

Pour Yannick, aide-soignant de 34 ans, l’avenir ne s’annonce pas réjouissant. Pourtant, il lutte. « Je suis abonné aux manifs, je suis Gilet Jaune, je me bats pour un monde meilleur », amorce-t-il. Avec la réforme, son âge de départ à la retraite serait de 67 ans. « Dans le médical, nous avons été pas mal éprouvés par la Covid-19, je me vois mal aller jusqu’à 67 ans… », souffle le grand gaillard. Si beaucoup de ses collègues n’ont pas encore franchi le cap de se rendre en manifestation, Yannick constate tout de même qu’ils « se sentent concernés, bien qu’ils ne soient pas dans la rue ». Optimiste quant à l’avenir de cette réforme ? « Je suis partagé, Emmanuel Macron est assez borné, mais je ne perds pas espoir. »

Yannick, aide-soignant.

Gwenaëlle, 42 ans, femme de ménage et Camille, 18 ans, étudiante : « On aimerait bien avoir une retraite »

Quoi de mieux qu’une manifestation pour s’organiser une sortie en famille. Gwenaëlle et sa fille Camille étaient présentes mardi 7 février, pour exprimer leur mécontentement face à la réforme des retraites. « Je n’imagine pas faire le ménage jusqu’à près de 70 ans, parce que j’ai du m’arrêter 6 ans pour m’occuper d’un de mes enfants, pourtant c’est ce qui m’est promis avec la réforme… », grommelle la mère. « On aimerait bien avoir une retraite », abonde la fille. Même à 18 ans, l’étudiante en BTS semble un peu démoralisée. « Je ne sais pas ce qu’il va se passer, mais je ne suis pas très optimiste pour l’avenir », lâche-t-elle. L’espoir semble renaître du côté de Gwenaëlle, qui a commencé à travailler à 17 ans : « On espère que les choses vont bouger, c’est pour ça qu’on est là, de toute façon nous n’avons pas d’autres moyens de nous faire entendre… » Le message est passé.

Camille, étudiante, et Gwenaëlle, femme de ménage.

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