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Guignolesque – L’édito de Christophe Bonnefoy

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Vraiment ? Ça va vraiment ressembler à ça pendant le peu de temps imparti ? Rappelons, si ça avait échappé à certains, que tout ira très vite. Trop vite peut-être. On peut tous être d’accord : quelques maigres journées pour débattre, c’est peu. S’il est une réforme qui engage, nous et ceux qui viendront ensuite, nos enfants, nos petits-enfants, c’est bien celle des retraites. On aurait pu a minima, tout en restant conscient de l’urgence, laisser le temps au temps. Celui de discuter de manière intelligible d’abord.
On peut adhérer au projet du gouvernement. Ou le rejeter fermement. On doit, surtout, ne pas tomber dans la bagarre de cours d’école. « Nous ne sommes pas dans un amphithéâtre, nous ne sommes pas dans une manif, nous sommes à l’Assemblée nationale ». Sa présidente, Yaël Braun-Pivet, ne pouvait mieux résumer la première heure des discussions qui d’ailleurs n’avaient même pas encore été engagées. Lamentable. Guignolesque.

Là encore, les divergences sur le règlement de l’Assemblée et les répercussions sur une éventuelle motion référendaire imposaient que chaque argument puisse être avancé. Mais intelligemment. Avons-nous donc assisté ce lundi à la « bordélisation » annoncée – et dénoncée – par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, il y a quelques jours ? C’est à craindre.
Il est surtout à redouter que cette réforme des retraites et son rejet par les oppositions ne deviennent qu’un prétexte à une sorte de campagne électorale masquée. Et de très bas niveau. Le gouvernement s’en donnera à cœur joie, et pour continuer à diviser le camp d’en face, et pour dénoncer, finalement, que les débats soient phagocytés par une certaine hystérisation. Du côté de la Nupes, la plus en verve ce lundi justement, plus ça gronde, plus ça hurle et plus on pourrit l’ambiance, pour ne pas dire le débat – y compris au sein de l’hémicycle -, plus on espère en récolter les fruits électoralement.
Mais au bout du compte, personne n’y gagnera. Surtout pas les Français.

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