Petite enfance : « Pas là que pour changer les couches ! »
Le personnel des crèches et halte-garderie de Chaumont, ainsi que de la micro-crèche de Soncourt était en grève ce jeudi 2 février. Les agents demandent une meilleure rémunération, des locaux plus modernes et, surtout, une reconnaissance de leur métier si particulier.
Le syndicat national des professionnels de la petite enfance a lancé un appel à la grève ce jeudi 2 février, forcément suivi à Chaumont. Tout le personnel des crèches, les Petits poucets dans le quartier de la Rochotte et l’Ile aux enfants au Cavalier, de la halte-garderie la Souris verte au centre-ville et de la micro-crèche de Soncourt-sur-Marne était en grève ce jeudi 2 février. En conséquence, toutes ces structures étaient fermées. Seules celles de Soncourt et du centre-ville ont ouvert l’après-midi.
Petite enfance : demande de revalorisation
Ce mouvement concernait tous les agents de la petite enfance et parfois même les directions qui soutenaient. Ensemble, ces femmes dénoncent leur rémunération, très basse comparée à leurs conditions de travail. Une cause de la non-attractivité du secteur. « Nos salaires ont été revalorisés, pour la première fois depuis très longtemps, en juillet 2022, de 3.5% alors que l’inflation est de 10 % », lance l’une d’elle. Elles constatent aussi des disparités de revenus entre elles, sans que l’ancienneté ne rentre en compte, sans oublier les frais de déplacement, non défrayés.
Ces revendications salariales, Floriane, Elsa, Perrine, Aline, Christelle et Fabienne les ont faits remonter à l’Agglo de Chaumont. Ce jeudi 2 février en fin de matinée, elles ont été reçues par Jean-Marie Watremetz, vice-président en charge des finances et de l’administration générale. « Il a été très à l’écoute, il a compris notre situation et va la remonter au niveau national », expliquent-elles. Elles savent que leur rémunération est décidée au niveau de la France et n’ont donc pas insisté davantage, notamment sur les 200 euros d’augmentation mensuelle qu’elles espèrent.
Vétusté des locaux
Côté ville, Florence, Typhaine, Angélique et Stéphanie sont allées à la rencontre de Céline Brasseur, adjointe à la famille, d’Alexis Renault, directeur du service Éducation jeunesse et de Christine Guillemy, maire de Chaumont. Pour le côté rémunération, on leur a conseillé de prendre rendez-vous avec la directrice de ressources humaines pour voir ce qui pouvait être fait. Les grévistes du jour ont prévu de suivre ce conseil.
Elles ont également mis en avant la vétusté des locaux des structures de la petite enfance chaumontaises. « On a un peu d’infiltrations, de la peinture passée… Il faudrait aussi réorganiser les lieux : rendre des sections indépendantes, installer un coin cuisine ou change plus près des salles d’accueils, installer des demi-cloisons… », énumèrent-elles. La Ville a promis de s’y pencher et de voir les améliorations pouvant être faites. Idem pour la demande au niveau du matériel pédagogique. « On aimerait pouvoir les tester avant de les avoir car ils coûtent extrêmement cher et on a déjà été déçues de leur qualité. »
Conditions de travail
Surtout, ces professionnels de la petite enfance pointent le manque de reconnaissance des parents et de la société envers leur travail. « On n’est pas là que pour changer les couches », résume l’une d’elles. Au contraire, elles sont formées pour s’occuper des enfants, ont des connaissances, savent repérer les maladies infantiles ou les troubles. Elles sont également accompagnées par d’autres professionnels de l’enfance comme des psychomotriciens ou psychologues. « Les parents ne se rendent pas compte de tout ce qu’on fait. » Sans oublier les conditions de travail avec le poids à porter et le bruit constant dans les locaux. Pourtant, elles sont reconnaissantes car l’Agglo n’a jamais recruté de personnes non qualifiées alors que cette pratique se fait ailleurs en France.
Laura Spaeter