Retraite choisie – L’édito de Christophe Bonnefoy
Ils ont coché l’option retraite. Quand ils voulaient. Loin des préoccupations d’âge. Loin, aussi, des éventuels soucis de pension. En toute logique, sans se préoccuper des trimestres nécessaires pour que la pilule soit plus facile à avaler. Au contraire, celle-là aura quelque chose de doré… !
Mais qui peut bien se permettre de penser carrière courte et n’avoir aucune velléité de révolte, alors qu’Elisabeth Borne s’apprête à mettre en place sa réforme des retraites ? Ils ont respectivement 36, 37 et 29 ans. Pas 60, 62, 64 ou 67. Le gardien de l’équipe de France, Hugo Lloris, avait déjà annoncé il y a quelques semaines sa retraite internationale. Puis Steve Mandanda, 37 ans, lui avait emboîté le pas. C’est désormais le défenseur Raphaël Varane, 29 ans – seulement, pourrait-on dire -, qui annonce dire au revoir aux Bleus.
Trêve de plaisanterie, on n’allait évidemment pas demander aux stars du ballon rond de se dépenser jusqu’à plus d’âge. Si on peut se poser la question de sexagénaires en plus ou moins bonne santé lorsqu’ils sont ouvriers du bâtiment, de l’industrie ou salariés d’entreprises à grosse charge physique, on se doute bien que le corps des athlètes décide par lui-même et beaucoup plus tôt que quiconque, quand il est temps d’arrêter les frais.
En tout cas, ici, c’est encore une page qui se tourne pour la sélection de Didier Deschamps. Raphaël Varane, défenseur de Manchester United et ex-joueur du Real Madrid, excusez du peu, aura connu trois coupes du monde avec les Bleus, dont un titre en 2018 et cette finale perdue en décembre face à l’Argentine. Il aura, surtout, été un véritable pilier de l’équipe de France. Retraité (des Bleus, mais pas en club) à 29 ans, ça en laissera certains rêveurs… mais surtout admiratifs du travail accompli !