Le choc des confrontations – L’édito de Patrice Chabanet
Aucune discussion possible : la contestation de la réforme des retraites a fait recette. Une nouvelle fois. En dépit de divergences sur les chiffres gouvernement et syndicats sont d’accord là-dessus. Plus que jamais le report à 64 ans de l’âge de départ à la retraite reste au centre d’une confrontation dans laquelle chaque camp demeure inflexible. Pas question de céder un pouce.
Les organisations syndicales ont déjà décidé de remettre le couvert les 7 et 11 février prochains. Du côté du gouvernement on passe la patate chaude au Parlement. Une prise de risque certaine, car cette stratégie peut être interprétée comme une reculade qui ne veut pas dire son nom.
Sans parler des dissonances qui se font entendre au sein de la majorité présidentielle au point où il n’est pas sûr que le gouvernement puisse éviter le recours au 49.3. Ce serait le télescopage infernal de la légalité républicaine et institutionnelle avec la légitimité dite populaire.
La question n’est plus de savoir qui l’emportera dans ce bras de fer, mais qui cédera le premier. Les syndicats comptent sur leur élan qui semble leur réussir. Le gouvernement mise sur l’usure du mouvement et son impact sur les feuilles de paie. Dans ce jeu, avantage aux points à la mobilisation syndicale soutenue par l’impopularité de la réforme dans l’opinion publique. La seule échappatoire pour l’exécutif : un coup d’éclat qui renverserait la table. On n’est plus alors dans le débat de société, car c’en est un, mais dans le domaine du pari.