Pour l’intersyndicale, « c’est la guerre »
Mâchoires serrées, nerfs à vif, les syndicats en avaient gros, mercredi 25 janvier. Réunis à la maison des syndicats, ils ont tenu – en parallèle de leur appel à manifester – à rappeler les diverses et nombreuses raisons de leur colère. « Cette réforme n’a rien à faire là », lâche d’entrée de jeu Eric Bardot, membre de SUD Éducation.
Pénibilité, inégalité femmes-hommes…
Premier point d’achoppement : la pénibilité du travail. « Il y en a beaucoup, à 50 ans, qui ne peuvent plus travailler parce qu’ils ont été brisés physiquement par le monde du travail régi par des cadences toujours plus élevées. Qu’est-ce qu’ils font pour améliorer les conditions de travail des gens ? », s’exaspère Manuel Porcar, secrétaire général de la CGT à Saint-Dizier. « Ce que le gouvernement devrait faire, c’est étudier la pénibilité pour chaque poste, équilibrer et faire des barèmes, comme ils aiment bien dire », appuie, grinçant, William Olivo, de Force ouvrière.
Les femmes sont également les grandes perdantes de cette réforme, selon l’intersyndicale. « Les personnes les plus précaires, les femmes notamment, vont être contraintes de travailler plus longtemps, ce n’est pas normal ! », s’indigne Manuel Porcar. « Dire que les femmes et les hommes sont égaux face à cette réforme est un mensonge », abonde Bernard Kovalenko, de la CGT retraités.
Mais le point le plus sensible est le report de l’âge de départ à la retraite. Régis Chompret, responsable de la CFDT de Saint-Dizier explique : « Une réforme est une amélioration, soit des conditions sociales, soit de l’activité. Là, c’est une régression sociale qu’on nous propose. » Et William Olivo de conclure : « Le gouvernement a décidé de mener une guerre idéologique contre les travailleurs. Nous sommes prêts. C’est la guerre. »
Dominique Lemoine et Dorian Lacour