Programme ciselé pour le musée de la Coutellerie
PATRIMOINE. Quatre mois après l’arrivée d’un nouveau directeur, l’espace nogentais cherche plus que jamais à toucher tous les publics afin de mieux faire connaître un riche savoir-faire haut-marnais.
De l’avis d’un observateur avisé de la chronique nogentaise, l’arrivée de Frédéric Pruvost a fait souffler un vent nouveau dans les salles du musée de la Coutellerie. S’il n’en est le directeur que depuis quatre mois (jhm-quotidien du 18 septembre 2022), ce professeur d’histoire-géographie venant de Strasbourg a en effet déjà imprimé sa marque dans le fonctionnement de ce Musée de France. Son ambition : faire davantage connaître les riches collections nogentaises, à la population locale comme aux visiteurs extérieurs – plus de 7 000, en 2022.
Une première démarche a consisté à resserrer les liens entre le musée et les associations locales (L’Encyclopédie vivante, Les Vieilles boutiques, Les Confréries nogentaises), puis à faire participer l’établissement à des manifestations haut-marnaises. Par exemple le marché de Noël de Wassy, ou les animations de fin d’année de Nogent. Résultat : « 800 personnes accueillies en deux après-midis », se félicite Frédéric Pruvost, qui est désormais secondé par un jeune originaire du bassin coutelier, Thomas Morisot. Cette intégration permet de compléter l’équipe permanente du musée, également composée de Kathy Labrevois, médiatrice culturelle, sous la responsabilité de Cécile Dehan, responsable du Pôle culturel.
Professeur émérite
Des idées, Frédéric Pruvost n’en manque pas. Même si le musée est actuellement fermé (les portes seront de nouveau ouvertes le 31 mars 2023), des rendez-vous originaux rythmeront la fin de l’hiver et le début du printemps. D’abord, vendredi 3 mars, une animation autour de la coutellerie de chasse, en partenariat avec la Fédération départementale des chasseurs. Deux conférences, la présence de fabricants de couteaux de chasse, de sonneurs de trompe entre les murs d’un musée décoré pour l’occasion constitueront en soi un événement. Puis, le 17 mars, un linguiste fera une intervention sur la façon dont les dictionnaires évoquent la coutellerie. S’il n’est autre que le père du directeur, le conférencier n’en est pas moins un universitaire renommé : Jean Pruvost. Professeur émérite, ce lexicologue et historien de la langue française a reçu la Grande médaille de la francophonie, excusez du peu.
L’art de la chute
Si l’exposition « De l’insolite à l’excellence » mise en place à l’occasion du 30e anniversaire du musée sera prolongée d’une année, Frédéric Pruvost a souhaiter l’étendre par un espace dédié « à l’art de la chute ». L’idée, c’est de montrer la deuxième vie des « chutes d’atelier », et notamment leur exploitation artistique. Il sera ainsi possible, à partir du 31 mars, de voir (ou revoir) les œuvres de Jean-Paul Roman ou Jean-Daniel Berclaz.
Frédéric Pruvost a également à cœur de faire sortir le musée de ses murs, avec par exemple une participation aux Journées des métiers d’art à Langres, aux Journées d’histoire régionale à Joinville, ou encore à la Foire gastronomique de Langres. Issu des rangs de l’Education nationale, il réfléchit aussi à des opérations impliquant des élèves, comme leur offrir l’occasion de se mettre dans la peau d’un conservateur. Ou de visiter les réserves du musée.
Lionel Fontaine