Devoir renoncer à Aqualangres dépite le kinésithérapeute
Kinésithérapeute à Chalindrey, Didier Thomas est incapable de supporter la hausse des tarifs de location d’Aqualangres, il est dépité pour ses patients. Ses collègues langrois ont négocié le niveau d’augmentation et continueront les soins en piscine des leurs.
« Les séances à la piscine avec le kiné nous font un bien fou. Au moment où l’on répète qu’il faut inclure le handicap, nous allons être privés de piscine ». Claire est une patiente du kinésithérapeute Didier Thomas. La nouvelle de son renoncement aux séances de rééducation qu’il dispensait à Aqualangres la plonge dans le désarroi. D’autant que le coup d’arrêt s’effectue d’ « un seul coup d’un seul ». Didier Thomas, est le seul des kinés intervenant à Aqualangres qui jette l’éponge, il a son cabinet à Chalindrey, ses homologues sont installés dans la cité des remparts. La hausse des tarifs de la structure du Grand Langres l’a exfiltré. « Je venais une fois par semaine ». Représentant le passage annuel d’environ 350 patients dans les bassins.
Comptabilité têtue
« Le tarif de la location était de 20 € de l’heure par patient. On nous a annoncé qu’il passait à 50 € ». Tollé au sein de l’ensemble des kinésithérapeutes utilisateurs, qui jugent sans surprise l’augmentation « démesurée ». Des réunions sont mises sur pied fin 2022 pour en parler, il y en a notamment une avec le vice-président du Grand Langres Dominique Thiebaud. Didier Thomas n’en sera pas. « Moi, au-delà de 24 €, ce n’est pas possible, même si ça me peine pour mes patients ». Le professionnel de Chalindrey a pourtant été dans les premiers à participer à occuper des espaces de bassin à des fins sanitaires, une initiative du directeur d’Aqualangres de l’époque Pascal Polycarpe. « C’était une convention intéressante pour l’amélioration du quotidien des patients » Par ailleurs, il rappelle qu’avec ses collègues, ils ont été « les seuls à continuer d’investir la piscine pendant la période Covid ». Mais la comptabilité est têtue. « Avec le déplacement depuis Chalindrey, ma séance à Aqualangres me mobilise 2h30. Or, en restant à mon cabinet, je prends dix patients ».
Décision à la majorité
« L’avenant à notre contrat avec Aqualangres nous est habituellement adressé en septembre, puisqu’il court de ce mois jusqu’à juin. Cette fois, nous l’avons reçu en décembre ». Didier Thomas ne le signera pas. Tant pis s’il n’a « pas été entendu » par ses collègues langrois, auxquels il n’en veut pas le moins du monde au demeurant. « Eux, ils sont à Langres, c’est différent ». De son côté, Didier leur avait proposé de « payer des entrées à 3 € car les patients utilisent les installations communes. Ils m’ont opposé que c’était impossible avec la sécu. Mais je défendais le fait qu’elle n’a rien à voir là-dedans ». Didier Thomas a donc tiré les conclusions d’une décision qui a été prise « démocratiquement ». Loin de lui l’idée d’ « allumer le feu ». Sur son retrait, il s’est expliqué. « J’ai dit à Cyril Carcano (actuel directeur d’Aqualangres NDLR) que, pour moi, ce n’était pas rentable ».
Terrain langrois d’entente
« Avec la maison de santé de Langres, on a eu des réunions. Didier Thomas est venue juste à la première, qui portait sur les horaires. Il avait prévenu qu’il refusait une augmentation ». Et la kiné des la cité des remparts Solène François de confirmer que les 7 professionnels à avoir négocié (cinq de la maison de santé, deux de cabinets) ont trouvé un « terrain d’entente ». L’augmentation a été abaissée : au lieu des 50 € annoncés, le tarif de location sera de 33 €, « avec une séance offerte par mois ». Celui de la location des vélos, initialement à 4,50 €, montera à 5 €.
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr
Une solution envisageable ?
Le président de la communauté de communes des Savoir-Faire (CCSF) Eric Darbot a indiqué apprendre tout du cas de Didier Thomas. Il devait s’entretenir avec Dominique Thiebaud. « La CCSF a une convention avec le Grand Langres pour la gestion de la piscine : sur la partie ex-Pays de Chalindrey, elle cotise annuellement à hauteur de 5 € par habitant ». Le cas de Didier Thomas, qui semble unique, laissera-t-il la place à une solution ? Contacté, Dominique Thiebaud n’a pas donné suite.