Saint-Antoine neigeuse, Saint-Antoine heureuse

Après un an d’absence, la Saint-Antoine, patron des vanniers, a rassemblé un public nombreux en l’église de Grenant, capitale de la vannerie fine, samedi 21 janvier. Après la messe célébrée par l’évêque de Langres, le bâton de saint Antoine a changé de mains et des médailles ont été décernées, dont une à la sous-préfète de Langres.

La confrérie des Façonneurs du noble osier a, enfin, pu célébrer, samedi 21 janvier, une Saint-Antoine dans la pure tradition. Privée de cortège et de temps de convivialité en 2021, annulée en 2022, cette célébration a donc pris une dimension supplémentaire tant pour les membres de la confrérie du Noble osier que pour tous les acteurs du monde de la vannerie. Pour la neuvième année, Mgr Joseph de Metz-Noblat a accueilli la confrérie, les élus et les fidèles à ce rendez-vous, dans la petite église de Grenant très joliment décorée pour l’occasion. En introduction à la messe, le maire de Grenant, Christiane Semelet, a rappelé que le village « regorgeait autrefois d’osiériculteurs et vanniers qui trouvaient leurs ressources nécessaires sur le territoire, dont la grisette qui a fait toute la renommée de Grenant ». Et d’ajouter : « Aujourd’hui, ces travaux ont pratiquement disparu de notre village suite aux crises successives et au désintérêt pour ce métier qui semble tout de même retrouver ses lettres de noblesse ce qui nous permettra de nous retrouver encore durant de nombreuses années le jour de la Saint-Antoine. »

Transmission et pérennité

Au cours de son prêche, l’évêque de Langres, a bien entendu dit son plaisir de célébrer cette Saint-Antoine mais a aussi évoqué les manifestations actuelles autour de la retraite pour parler plus particulièrement de la notion de travail. « Tout comme saint Antoine qui, pour subsister, tressait des paniers, le travail est important pour nourrir sa famille mais il tresse aussi des liens sociaux. »

Après le partage de la brioche en fin de messe, les participants ont formé un cortège derrière Jean-Luc Juy et sa cornemuse, pour redescendre jusqu’à la maison du “prenant”, Jacques Simard, qui s’est vu remettre le bâton de Saint-Antoine des mains du “rendant”, Christine Faillet. Cette dernière, vannière à Fayl-Billot l’avait reçu en 2021 des mains d’Annick Domaine a enfin pu le transmettre.

Puis le maître de cérémonie a appelé Nicole Vouriot, représentant Les Oseraies de France de Bussières-lès-Belmont, pour recevoir le “chanteau”, petite brioche remise au “prenant” de l’année suivante. Un geste fort qui assure la pérennité de la tradition. Enfin, la cérémonie s’est terminée par la remise des médailles de Saint-Antoine. Deux vannières grenantaises, Marie-Jo Hucher et Josette Clerget, ainsi que Jean-Luc Juy et Jacques Simard, ont été mis à l’honneur avant qu’une dernière médaille à Emmanuelle Juan-Keunebroek, sous-préfète de Langres (lire en encadré).

C’est autour d’un verre de l’amitié et d’un bon repas convivial que la Saint-Antoine 2023 s’est terminée, laissant augurer une belle édition 2024.

Patricia Charmelot

p.charmelot@jhm.fr

La belle surprise pour Emmanuelle Juan-Keunebroek

Discrète, la sous-préfète de Langres a tenu à être présente à cette cérémonie de la Saint-Antoine. Aussi était-elle bien là dans le cortège et n’a pas raté une miette du cérémonial. Mais elle ignorait pour autant qu’elle se verrait décerner, elle aussi, une médaille de la confrérie des Façonneurs du noble osier. « Depuis son arrivée en notre Sud-haut-marnais, elle a fait preuve d’un grand intérêt aux activités diverses pratiquées sur le territoire. Elle a tenu à mieux connaître les vanniers et leurs projets. (…) », a déclaré le maître de cérémonie avant d’appeler la sous-préfète à venir recevoir sa médaille. Un geste qui a touché la représentante de l’Etat qui s’est dit « honorée ». Puis de souligner : « Les confréries sont importantes pour l’identité d’un territoire et la mise en avant des savoir-faire qu’il faut faire connaître. »