Tragi-comédie – L’édito de Christophe Bonnefoy
Il est finalement presque plus facile et ludique d’élire son délégué de classe lorsqu’on est enfant, que de se choisir un chef quand on fait partie d’un parti politique. Au moins à l’école, la campagne est-elle pleine de naïveté et d’innocence. Qui plus est, les résultats ne sont jamais contestés.
Au PS, c’est tout l’inverse et, soit dit en passant, on comprend mieux aujourd’hui, d’une part pourquoi le parti est moribond ; d’autre part, plus largement, pourquoi les Français ont bien du mal à se réconcilier avec la politique.
Le parti, qui ne (sur)vit désormais qu’à travers son appartenance à la Nupes – on dirait presque sa dépendance – avait déjà pris un énorme coup sur la tête à la présidentielle. Les 1,7 % d’Anne Hidalgo – au premier tour évidemment – donnaient la mesure de ce qui attendait le PS pour arriver à se reconstruire. Une tâche titanesque. Seul point encourageant, si l’on peut dire, il ne pouvait guère tomber plus bas.
Et pourtant, ses responsables creusent encore un peu plus. C’est une nouvelle crise qui s’ouvre chez les socialistes. Ils devraient, en théorie, avoir aujourd’hui un nouveau premier secrétaire. Ils ont, au contraire, deux prétendants, même après l’élection qui vient de se tenir. Nicolas Mayer-Rossignol, arrivé en seconde position derrière Olivier Faure, conteste les résultats, jusqu’à demander l’intervention de la commission de récolement. Elle se réunira ce samedi. Quelle ambiance !
Au lendemain de cette élection, le Parti socialiste apparaît coupé en deux. Lui qui avait déjà perdu tellement de poids… le voilà qui pourrait peser encore un peu moins.