L’attribution des travaux de l’église fait débat

L’appel d’offres négocié pour la réfection de l’église de Fayl-Billot a été attribué à un groupe extérieur au département. Au grand dam d’un groupement local Castellani/Maillefert qui s’estime lésé par un système subjectif.

Une nouvelle fois la procédure des appels d’offres pour les marchés publics est pointée du doigt. Cette fois, cela concerne le chantier de la restauration de l’église Notre-Dame-en-sa-Nativité de Fayl-Billot. Un monument appartenant à la commune de Fayl-Billot, victime d’une maladie, une alvéolisation où la pierre devient très vulnérable à l’eau, la pollution.

La commune se mobilise tout comme l’association de soutien à l’église pour sa rénovation. Le 20 décembre, on apprenait que la Mission Bern attribuait plus de 190 000 € pour sa restauration. Une véritable aubaine pour un chantier estimé à un million d’euros et dont la partie maçonnerie est la plus importante. C’est d’ailleurs sur ce marché que le groupement Castellani/Maillefert répond. Il s’agit d’un marché négocié pour la maçonnerie, échafaudage, enduit intérieur.

Marché négocié car le prix compte pour 40 % de la note et la technique pour 60 %. Le groupement pense à juste titre qu’il a fait ses preuves concernant ses compétences techniques. L’entreprise Maillefert intervient régulièrement sur les monuments historiques langrois, par exemple. «Nous avons d’ailleurs demandé des certifications à l’Architecte des Bâtiments de France, à la Drac qui attestent que nous avons les qualifications pour travailler sur les monuments historiques», précise Stéphane Maillefert.

Un chantier moins long, moins cher pour l’église

«Nous avons eu deux mois et demi pour répondre à l’appel d’offres», rappelle Alex Castellani. L’appel d’offres est diffusé le 8 juin. Le groupement y répond le 15 septembre pour un montant de 902 500 € HT.  Le 9 décembre, la commission d’appel d’offres décide le 9 décembre, d’attribuer le marché à un groupe, Léon Noël, spécialisé dans les monuments historiques, pour 1,042 millions d’euros HT. «On ne discute même pas sur les compétences, c’est une entreprise spécialisée», note Alex Castellani.

En y regardant de plus prêt, les deux chefs d’entreprise comprennent qu’ils ont raté ce marché, important pour eux, d’un rien. «Il nous a manqué un point sur 100 pour passer. On nous a reproché que notre planning n’était pas assez précis», explique Alex Castenalli. «On rate ce marché alors que nous sommes 140 000 € moins cher. On aurait investi dans les compétences d’un métreur pour 10 000 € pour répondre et on aurait eu le marché», ajoute Stéphane Maillefert. «Et pourtant, nous avons prévu 3 mois de chantier en moins. Qu’est-ce qui prime ? c’est le détail dans le planning ou la durée du chantier», interroge Alex Castellani

et de poursuivre : «Je trouve cela très subjectif. On sera toujours en balance face à de grands groupes. On n’a pas les personnels qui ne font que de rédiger des mémoires techniques pour des appels d’offres.» «On avait prévu la meilleure solution par le changement des pierres malades et pas faire des réparations. Nous avons évalué à 16 m3 de pierres à changer», fait remarquer Stéphane Maillefert.

«Nous sommes des entreprises locales et on nous tire vers le bas en préférant de grands groupes», ajoute-t-il. «On pourrait rajouter une note sur le bilan carbone dans les appels d’offres», commente Alex Castellani. Les deux chefs d’entreprise se réservent le droit «d’aller en justice» pour faire valoir le bien fondé de leur situation.

Ph. L.