Humilité – L’édito de Christophe Bonnefoy
On ne les verra plus sur les terrains. En tout cas, pas en bleu. Après Hugo Lloris, c’est maintenant Steve Mandanda (prononcez Stève) qui décide, non pas d’oublier tout ce qu’il a vécu en équipe de France de football, mais de laisser la place. Tous les deux, à respectivement 36 et presque 38 ans, auront connu le plus beau avec la sélection nationale. Certes… le moins bon aussi. Mais que de (grands) services rendus depuis leurs débuts… Et que de beaux souvenirs, pour ces personnages hors normes.
Lloris et Mandanda, au-delà d’être ou d’avoir été parmi les meilleurs gardiens de la planète, ont toujours eu ce point commun : le sens de l’abnégation et, comme on dit aujourd’hui, un goût indéfectible pour le collectif. Dit autrement, s’ils ont été des stars dans leur discipline, on se souviendra qu’ils n’ont jamais oublié d’être humbles. Au service des autres. Sans jamais jouer la carte du caprice que beaucoup d’autres ont en permanence dans la poche. On ne citera pas de noms… tant ils apparaîtront évidents.
C’est donc une page qui se tourne. Et quelle page… Si Didier Deschamps ne peut avoir que des mots pleins de reconnaissance pour ces deux monuments, le voilà désormais devant un petit casse-tête. Qui, pour tenter de conserver inviolés les buts de l’équipe de France ? Notre pays ne manque pas de bons gardiens. L’un d’entre eux officie en Italie, à l’AC Milan. Excusez du peu. En toute logique, Mike Maignan devrait venir s’installer dans le siège laissé vacant. D’ailleurs, s’il n’était pas de la fête au Qatar, c’était uniquement dû à un forfait pour blessure. Dès les prochains matches, on devrait ainsi faire encore un peu mieux connaissance avec lui. Et continuer de rêver à de nouveaux exploits. Comme un passage de relais.