Tacle fatal – L’édito de Christophe Bonnefoy
La Fédération française de football, mais d’autres aussi, ne nous leurrons pas, c’est un peu comme le show business : il y a ce qu’on voit et ce qu’on devine. Il y a le devant de la scène – pas mal de choses qui semblent briller et des profils affichés sous leur meilleur jour -, mais, une fois le rideau refermé, en coulisses, un univers pas toujours glamour.
Le football en France, ce n’est pas que Mbappé ou Griezmann. Pas seulement deux étoiles mondiales et une troisième que nos Bleus ont effleurée en décembre. C’est aussi, comme dans le show biz, tiens tiens, des guerres d’ego, des jeux d’argent bien évidemment et des positions, sans mauvais jeu de mots, qui relèguent le sport au second plan. Pour résumer : c’est un milieu où l’entre-soi peut parfois servir des intérêts divers et variés… mais pas ceux qu’on espérerait. Qui plus est sur fond de sentiment de toute-puissance.
Noël Le Graët n’est plus un intouchable. Il était devenu un symbole des travers du football. Et de la société par la même occasion. Il aura fallu ses propos sur Zinedine Zidane, comme une ultime errance, pour faire déborder un vase déjà bien rempli. Et se voir pousser vers la sortie (une mise en retrait, nous disait-on hier)… y compris par ceux que le président de la FFF avait contribué à installer. En outre, Noël Le Graët aura réussi à jeter le discrédit sur un football français qui suscite pourtant aujourd’hui le respect partout sur la planète, au moins sur le terrain sportif.
Reste à savoir désormais qui pourrait à terme remplacer Noël Le Graët à la tête de la cathédrale FFF si, cas le plus probable, il était, non plus mis en retrait, mais définitivement éjecté, de gré ou de force. Un nouveau match a déjà commencé…