Remparts music : « après des loupés, l’entrain est revenu »

Remparts music a bien tourné au ralenti l’an dernier. Sa présidente dit pourquoi, révélant ainsi des difficultés qui pourraient durer. Mais Émilie Bruant retient les projets 2023. 

« Oui, courant 2022, il y a eu des loupés. C’est surtout à cause de moi, je n’ai pas été disponible. J’ai un peu laissé Remparts music de côté à partir de février ». La présidente de Remparts music Émilie Bruant a parlé avec les autres membres de l’association, et elle a arrêté qu’elle allait déléguer beaucoup plus qu’elle ne le faisait maintenant, la leçon est enregistrée. Déjà, « un bénévole va être affecté à la communication. Là, je suis sous l’eau donc il va me seconder ». L’essentiel à ses yeux, c’est le redémarrage « avec beaucoup d’entrain et de projets ». En « privilégiant la qualité à la quantité ». Il faut mesurer « le gros travail musical » accompli, souligne la présidente, qui convoque l’exemple de dimanche dernier, où la répétition a fixé les musiciens « de 9h à 17h ».

« Le Covid a fait du mal »

« On n’est pas une association caritative, ce ne sont pas seulement des bras dont on a besoin, mais des musiciens d’harmonie qu’il nous faut et il n’y en a pas pléthore ». En effet, insiste Émilie, pas question d’accueillir « des jeunes avec une guitare ou un piano ». Dans Remparts music, on se fond avec un instrument à vent ou des percussions. « On était 35 adhérents en 2018, on est 20 aujourd’hui. Le Covid a fait du mal ». Les confinements auraient érodé l’envie de sortir, rendant trop souvent insurmontable l’effort d’aller aux répétitions le soir, surtout en hiver.

Et les musiciens ne sont pas tous Langrois – on vient aussi de Chaumont, par exemple. Remparts music a d’ailleurs mis sur pied l’an dernier une seconde séance hebdomadaire de répétition, le mardi après-midi. Reste que retenir les adhérents est ardu. « Nos trentenaires sont devenus parents, ils préfèrent se consacrer à leurs enfants ; on a aussi des piliers qui ne peuvent plus physiquement jouer ». Sans compter que « 80% des musiciens jouent également ailleurs ».

Il n’y a pas à s’en offusquer, dit-elle, « ils sont bénévoles et amateurs ». Alors certes, « il faut jongler avec les calendriers car l’orchestre doit être au complet pour un rendu correct ». Le recrutement est épineux. « Nous, on n’est pas rattachés à l’école de musique ». Une indépendance qui peut expliquer qu’à l’inverse, la Lyre de Chalindrey bénéficie de troupes garnies (environ 130 adhérents). C’est qu’à une encablure de Langres, « les élèves sont obligés de participer à l’orchestre ». Un automatisme qui pèserait sur le recrutement des ados.

Retour des Hirondelles

« C’est vrai que cette année, on n’avait pas assez de monde pour assurer des rendez-vous, dont les aubades ». D’aucuns étaient malades, d’autres avaient réservé leur 31, pour rappel, « ce sont des amateurs ». En outre, selon la présidente, « les aubades ne sont pas attendues par tout le monde ». C’est pourquoi Remparts music « voudrait les faire évoluer ». Il s’agirait de « souhaiter les vœux à tous plutôt qu’aux seuls élus ».

En prévoyant un « concert pour tous » en janvier ? Qui pourrait s’ajouter aux aubades. « Diverses formules sont à l’étude ». Et l’absence de Remparts music à la Foire de la Sainte-Catherine ? Les organisateurs avaient dénoncé un désistement sur le fil. « Oui, les flyers étaient imprimés quand on a dit non ». Émilie Bruant évoque « un quiproquo ». Remparts music a appris, « un mois avant la manifestation », qu’il fallait « jouer des airs des Hirondelles ». Toutefois, la présidente dit qu’elle avait mal compris.

« En réalité, c’étaient aux Hirondelles d’évoluer sur nos musiques ». En tout cas, les majorettes de Bourbonne-les-Bains n’auraient donc pas été convoquées au dernier moment. Mais Émilie tient à dire que Remparts music « n’était pas contre, du tout », et même que « la Ville avait eu une très bonne idée ». Avant d’ajouter : « maintenant, on a toute l’année pour monter quelque chose avec les majorettes ».

À Langres de surenchérir

« Nous, on ne veut jamais mettre la Ville à mal car on a toujours monté ensemble beaucoup de projets avec bienveillance. C’est important de représenter sa commune ». Le programme 2023 de Remparts music est grosso modo ficelé : concert de printemps en avril, fête de l’amitié en mai et les commémorations, bien sûr.

Une candidature à la fête de la musique devrait être posée. Le gros morceau sera la fête de l’amitié, à chaque édition sa ville d’accueil. « Chacune essaie de surenchérir. L’an dernier, Bourbonne avait ouvert le parc du château ». Au tour de Langres d’innover donc. « On ne fait jamais rien seuls, on se réunira avec les autres présidents pour caler l’organisation ». Avec ses 120 musiciens, cette fête aurait de l’allure. « Peut-être qu’elle suscitera des vocations… », glisse Émilie.

Fabienne Ausserre

f.ausserre@jhm.fr

« Je suis toujours vérificateur aux comptes »

Emilie Bruant a rendu l’ancien élu Jean Bouvier responsable d’une mauvaise pub’ à Remparts music. Il aurait été infondé à s’exprimer. Jean Bouvier soutient qu’il occupe toujours ses fonctions.

« Après qu’un détournement de fonds a été révélé en 2018, on a conservé l’harmonie pour la tutelle judiciaire et, conjointement, on a créé Remparts music. La partie harmonie est en effet en sommeil ». Or, souligne sa présidente Émilie Bruant, Remparts music « a continué à tenir ses assemblées générales (AG), « sans souci ». Objectif de cette incidente : contredire l’ancien élu Jean Bouvier, qui avait indiqué que d’AG, il n’y avait plus eu depuis belle lurette. Avant d’asséner : « Jean Bouvier ne fait plus partie de Remparts music depuis trois ans ; c’est de l’harmonie dont il était administrateur ». Comprendre : comment pourrait-il être au fait de la vie de l’association.

Pourtant, Jean Bouvier maintient sa position, documents à l’appui. « Je suis toujours vérificateur aux comptes, et administrateur. Si, depuis 2020, je ne reçois plus de convocation aux AG, je n’ai jamais donné ma démission ». Et d’indiquer qu’évincer une personne ne permet pas de s’affranchir du règlement. « Qu’on me convoque à l’AG et qu’on me dise Dehors ! Ce n’est qu’ainsi que je n’aurai plus ces fonctions ». A dire vrai, l’avenir de Remparts music le préoccupe autrement. Sachant que « c’est le contribuable langrois qui finance l’association ». Jean Bouvier défend l’idée que la structure devienne intercommunale. « Entre Montigny, Sarrey, Rolampont… qui ont déjà étoffé les rangs des musiciens locaux, il reste un vivier de jeunes et on en trouverait sur le territoire du Grand Langres, où il y a une génération de musiciens qui pourraient être chefs de musique. On regrouperait tout le monde avec l’école de musique ». L’ancien élu pose une condition : « nommer sur appel d’offres un chef de musique tenu de respecter une charte » – une feuille de route. « On formerait alors un conseil d’administration avec tous les financeurs. »