Emballages réutilisables dans les fast-foods : 7 jours après, un premier bilan
CONSOMMATION. La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec) est entrée en action dimanche 1er janvier. Résultat, les fast-foods ont dû abandonner leurs emballages en carton au profit de conditionnements en plastique, lavables et réutilisables.
Depuis une semaine, c’est la fin des boîtes de nuggets ou de frites jetables, en carton. La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec), votée en 2020, a pris effet au 1er janvier 2023. Les fast-foods accueillant plus de 20 couverts en place assise sont donc obligés d’avoir recours à de la vaisselle et des emballages en plastique, réutilisables et lavables. À Saint-Dizier, les plus grandes enseignes de restauration rapide ont été contraintes de prendre le pli.
« Ça fait plus de deux ans qu’on travaille sur le projet, nous avions déjà réalisé une phase de test de mai à septembre dernier, donc nous nous sommes adaptés facilement le 1er janvier », précise Jean-François Caron, gérant des McDonald’s bragards. Du côté de Burger King, on fait savoir que « le déploiement de la vaisselle réutilisable est en cours » dans le fast-food du Chêne Saint-Amand.
La nouvelle semble avoir été plutôt bien acceptée par la clientèle, même si Burger King précise que ce « grand changement demande un temps d’adaptation, pour les équipes mais aussi pour les clients ».
Couverts volés, un fléau ?
Plusieurs problèmes subsistent. En premier lieu, les vols de couverts ou d’emballages floqués. Le phénomène existe à Saint-Dizier, mais semble déjà s’estomper. « Nous avions déjà essuyé les plâtres avec nos chevalets, et quand les couverts lavables ont été lancés, il y a aussi eu pas mal de vols, mais ça s’est beaucoup calmé depuis le début de l’année », se rassure Florence Caron, également patronne des McDonald’s de Saint-Dizier. Avec des emballages valant près d’un euro pièce, il s’avère impératif de dissuader d’éventuels cleptomanes. Burger King n’a pas souhaité communiquer à ce sujet, mais il n’est pas absurde de penser que la situation doit y être peu ou prou similaire.
La question du tri se pose également, puisque les clients des fast-foods semblent encore perdus au moment de débarrasser leur plateau. « Il n’est pas rare de retrouver des emballages plastiques dans les poubelles destinés aux déchets alimentaires, mais nul doute que les gens finiront par s’habituer », anticipe Jean-François Caron. Pas de panique, les puces RFID – qui ne sont pas des traceurs GPS – implantées dans les emballages permettent de les détecter en scannant les sacs poubelles. Ainsi, ils ne sont pas jetés avec le reste.
Les autres fast-foods sont tranquilles
D’ailleurs, toujours à propos du tri, les emballages distribués au drive restent en carton. Ça semble en effet complexe de mettre en place un système où les clients reviennent au restaurant déposer leurs emballages. Faute de mieux, l’usage unique reste la norme pour la vente à emporter. Ce problème est d’ailleurs partagé par d’autres fast-foods bragards, pourtant pas concernés par l’Agec.
« Nous servons dans des assiettes depuis des années », dit-on au kebab le Petit Rétro. « Il n’y a pas d’emballages lorsqu’on commande sur place, donc nous ne sommes pas visés par cette loi », ajoute Chick’n Avenue. Le Grec’os abonde : « Nous ne sommes pas concernés, parce qu’on utilise déjà des emballages et des couverts lavables, pour nos clients qui consomment sur place. »
Pas d’emballage à usage unique en salle, donc pas de problème. Les plats à emporter sont en revanche disposés dans des contenants en carton. « J’aimerais faire mieux à ce sujet, mais pour l’instant il n’y a pas de solution », déplore la gérante de Chick’n Avenue. Dans ce cas, grandes chaînes de fast-food et petits restaurants sont dans le même bateau.
Dorian Lacour
Plus de plonge, plus d’embauches ?
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, pour les restaurants, la bascule vers le réutilisable n’a pas provoqué de grands bouleversements. Bien sûr, les nouveaux couverts, utilisés entre 30 et 50 fois avant d’être recyclés, impliquent davantage de personnel à la plonge. « Ça représente plus d’heures de travail », appuie Jean-François Caron. Pourtant, il n’y a pas eu de nouvelle embauche à McDonald’s. Aucune information ne nous a été communiquée par Burger King à propos de la gestion de la plonge ou du nombre de recrutements.