Tout faire pour attirer de nouveaux habitants

Alors que la population de Chaumont est en baisse depuis des années, Christine Guillemy, le maire, est consciente de cette tendance et voit là une raison de plus de devoir attirer davantage de familles dans la cité-préfecture. Elle compte actionner plusieurs volets.

« Ça donne une tendance, je ne le nie pas », affirme Christine Guillemy, maire de Chaumont, en parlant des chiffres de la démographie, sortis fin 2022. Dans la cité-préfecture, le nombre d’habitants s’élève à 21 770 pour l’année 2020, soit une baisse constante depuis 2014. Pour Brottes, qui est maintenant considéré comme un quartier de Chaumont, l’Insee fournit pourtant des chiffres à part. L’institut compte 765 habitants en 2020 contre 783 en 2019.

Le maire nuance cependant ces chiffres, insistant sur le fait que « nous ne savons pas exactement combien nous sommes. » Et pour cause, pour les communes de plus de 10 000 habitants, l’Insee tire tous les ans au sort 8% des logements de la commune et y effectue son recensement. Par un calcul incluant le taux moyen d’occupation, de 1.593% à Chaumont, le nombre de logements dans la commune au 1er juillet 2020, et les chiffres de l’année précédente, l’institut calcule le nombre d’habitants. « Ce sont des statisticiens », conclut Christine Guillemy. « Les chiffres étaient quand même plus fiables avec le recensement exhaustif effectué tous les cinq ans. »

1/4 des habitants a plus de 65 ans

Pour autant, la Ville ne nie pas la tendance et sait que le nombre d’habitants baisse d’années en années. Près de 1000 de moins entre 2014 et 2020 d’après l’Insee. « On se stabilise à la baisse, si on peut dire, car cette dernière est moins importante que les années précédentes. » Christine Guillemy constate aussi un changement au niveau des communes proches de Chaumont. « Il fut un temps où la baisse d’habitants était compensée par une hausse dans les villages périphériques. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. »

En regardant les chiffres de l’Insee de la France entière, la Ville constate que les « ceux qui perdent le plus d’habitants sont les territoires enclavés. La Meuse, les Ardennes et la Haute-Marne sont les plus concernés dans le Grand-Est. » Le constat est là mais la Ville ne compte pas s’arrêter à celui-ci, d’autant qu’elle sait que la population est vieillissante. Un quart des Chaumontais a plus de 65 ans.

« L’idée est déjà de stabiliser le nombre d’habitants mais aussi d’être plus attractif. Il y a nécessité de mettre en œuvre une politique qui incite les jeunes à rester et, surtout, la population extérieure à venir s’installer ». Pour elle, il faut tout faire pour faciliter leur venue et, en ce sens, elle salue l’initiative du Conseil départemental avec la création, depuis le 1er janvier, de l’agence d’attractivité. « Je pense qu’il faut qu’ils aillent plus loin que l’attractivité touristique. C’est avec eux qu’il faut qu’on travaille, en partenariat. »

Au premier trimestre 2023, plusieurs fonctionnaires du Ministère de l’économie et des finances, dans le cadre de la démétropolisation de la France voulue par l’Etat, viendront s’installer à Chaumont, sur la place des droits de l’homme, plus précisément dans les anciens locaux Orange. Ils sont d’ailleurs en train d’être aménagés. Une bonne nouvelle car ces nouveaux habitants feront partie du prochain recensement et compenseront, un peu, la baisse de la population. Ils sont 25 fonctionnaires concernés et devraient venir avec leur famille.

D’autres leviers sont évoqués par le maire : la santé, l’éducation, y compris l’enseignement supérieur et les transports. « C’est un sujet qui nous est défavorable et il faut vraiment qu’on se bagarre là-dessus car l’accès sur notre territoire est encore insuffisamment fluide. » Elle explique travailler en ce moment avec Alain Chrétien, maire de Vesoul, à la création d’une association des communes de la ligne SNCF numéro 4. « C’est une bagarre à venir. On est quand même mal desservis. Je le redirai au nouveau président de Région », affirme-t-elle, bien décidé à améliorer ce problème, sur la ligne 4 vers Paris et sur la ligne 10 vers Dijon.

Laura Spaeter

l.spaeter@jhm.fr

Deux chiffres de population

L’Insee fournit chaque année deux chiffres. L’institut fait le distinguo entre la population municipale, c’est-à-dire toutes les personnes habitants dans la cité-préfecture, et la population totale. Ce dernier chiffre inclut également tous les habitants qui sont en ville mais qui n’y ont pas leur domicile de rattachement. Les étudiants vivant à Chaumont pour leurs études, les résidents des maisons de retraite ou les prisonniers de la maison d’arrêt sont par exemple concernés. A Chaumont, l’écart entre ces deux chiffres n’est pas des plus importants passant de 21 770 pour la population municipale à 22 966 pour la population totale. Pour Brottes, le chiffre passe de 765 à 807.

Selon les besoins, c’est l’un ou l’autre qui est utilisé. Pour les élections, il s’agit de la population municipale. Pour le calcul de la dotation globale de fonctionnement (DGF), versée aux communes par l’Etat, c’est la population totale qui est prise en compte parce qu’elle représente les charges totales de la commune.