Usage du numérique : le retour d’expérience de Familles rurales
Pour tenter de faire reculer ce phénomène d’illectronisme, l’Etat a financé des postes de conseillers numériques avec l’appui notamment financier des communes ou des communautés de communes.
En Haute-Marne, l’accompagnement et l’animation de ce réseau ont été confiés à l’association Familles rurales, précurseur dans le domaine en ayant lancé fin 2021 une première initiative à Sommevoire et dans 12 communes alentours.
Louis Cartier est responsable du secteur médiation numérique à Familles rurales. Sur les chiffres de l’Insee, il estime qu’ils corroborent ce que son association observe sur le terrain avec des difficultés liées au numérique qui touchent « environ 20 % de la population. »
Créations de postes en 2023
Depuis peu, Familles rurales a été chargée par l’Etat de l’animation du réseau des conseillers numériques, « il y en a 18 aujourd’hui en Haute-Marne et un ou deux autres postes devraient être créés courant 2023 », relève Louis Cartier. Familles rurales gèrent en direct 4 conseillers avec une expérience très particulière car elle consiste à aller au domicile des gens en difficulté. Des personnes qui n’oseraient pas, pour la plupart, demander de l’aide dans les maisons France service ou participer à des ateliers collectifs. « 35 % de nos accompagnements se font à domicile alors qu’au niveau national, ce chiffre tombe à 2 % », relève Louis Cartier.
Dans le secteur de Sommevoire, un premier bilan a été dressé fin décembre 2022, le conseiller a accompagné « 160 personnes pour un total de 1000 accompagnements. » L’idée de l’accompagnement n’est pas de faire les démarches souhaitées en lieu et place des personnes mais bien de les aider à acquérir une forme d’autonomie dans leurs usages. Lever les freins matériels, psychologiques, mettre la personne en confiance font partie des missions des conseillers. « On se rend compte que pour chaque personne, il y a besoin de temps », analyse Louis Cartier. L’association Familles rurales récolte les fruits de son travail. « Mais là où le bât blesse, c’est que nous ne touchons pas forcément les personnes les plus éloignées des usages du numérique. »
En nouant des partenariats, avec les travailleurs sociaux, avec les structures d’insertion etc…, Familles rurales espère relever ce défi. Des formations d’aidants-bénévoles sont aussi prévues en 2023.
C. C.