Il était LE football – L’édito de Christophe Bonnefoy
A quoi reconnaît-on une icône, du sport par exemple ? Son nom s’impose tout naturellement. Et son passage à la postérité n’a même pas besoin d’être impulsé. Il est évident.
Pelé, c’était ça. Le patronyme du Brésilien était quasiment devenu un nom commun du football. Pelé, c’était LE football. Vivant, il était un peu le roi indétrônable, presque comme un vieux sage. Parti vers un ailleurs, il reste celui dont même les enfants de cette décennie ont forcément déjà entendu le nom.
Ce lundi, les Brésiliens ont commencé à lui rendre hommage, avant les obsèques qui se tiendront ce mardi. Dans un pays où le football n’est pas loin d’être une religion, c’est à un véritable dieu qu’ils réservent une dernière pensée. Une prière, presque. Pelé restera d’ailleurs longtemps, très longtemps un symbole, du côté de Rio, ou plus précisément de Santos, ville (et club) de ses exploits.
Jamais, peut-être, n’aura-t-on plus de footballeur personnifiant à ce point son sport. Les petits gestes, les dribbles, les tours de passe-passe des Ronaldo, Messi ou Mbappé… Pelé avait été le premier à les réaliser. Il y a bien longtemps. C’est en tout cas ce que même les stars d’aujourd’hui affirment, comme un hommage ultime au plus célèbre des numéros 10. D’une certaine manière et même si l’époque est différente, ils savent ce qu’ils lui doivent. Ce que leur sport doit à Pelé.
La Fifa, si souvent contestée pour sa propension à ne plus seulement s’aligner sur les seules valeurs du sport, a demandé que ses pays-membres baptisent un stade au nom de Pelé. Louable, pour le coup, mais on n’avait sans doute pas besoin d’elle pour en avoir l’idée. Il est à parier qu’un peu partout dans le monde, des centaines de fédérations y auront déjà pensé. Là encore, comme une évidence.
« Le ballon est rond, la pelouse est verte et Pelé est le plus grand ». Ce Brésilien, devant la dépouille du champion en son stade de Santos, résume finalement, et le plus simplement du monde, qui était Pelé. Et pourquoi il restera éternel.