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Des bâtiments inhabités, un risque pour les alentours ?

L’Ambassy bar est fermé depuis plusieurs mois. Racheté par la mairie, il devait être détruit. Le secteur étant classé, ce n’est pas possible, la mairie doit donc trouver une activité à ce bâtiment.

A Saint-Dizier, des immeubles appartenant à des particuliers ou à la municipalité sont non habités, souvent murés et non chauffés. De ce fait, ils peuvent se dégrader très vite, avec des effets néfastes sur les bâtiments mitoyens. Une gestion qui semble ne pas inquiéter les riverains.

Des immeubles qui s’effondrent ou menacent à Lille, Châlons-en-Champagne, Langres… et bientôt Saint-Dizier ? La commune compte, en effet, plusieurs bâtiments non occupés depuis des mois, voire des années, appartenant à des particuliers et à la Ville.

Un suivi des bâtiments non occupés

Comment alors s’assurer qu’ils ne se dégradent pas ? Sachant qu’ils sont souvent mitoyens et peuvent de fait provoquer des dégâts à l’habitation voisine. Selon Jean-Charles Bellorini, gérant d’une entreprise de bâtiment, « il suffit de six mois pour qu’une maison se dégrade ».

Concernant le parc immobilier de la Ville, l’Ambassy bar, place Mauguet, et l’ancien magasin de vêtements Mill Street, place Briand, ne sont plus habités depuis plus de deux ans. La maison Napoléon reçoit du monde épisodiquement pour des événements et juste dans quelques pièces par mesure de sécurité. D’ailleurs, depuis la cour, des fenêtres ont été brisées. Des bâtisses sans chauffage, sans aération, sans habitants qui peuvent déceler un éventuel problème. 

La Ville affirme que « les bâtiments acquis par la ville sont suivis afin d’éviter tout vandalisme ou intrusion. Les services techniques assurent une sécurisation des ouvertures ou des réparations d’urgence sur les toitures si nécessaire ». Cependant, aucune précision sur le nombre de visites annuelles et les points de contrôle. Car si l’achat de ces bâtiments vise le long terme – « redonner une seconde vie à ces bâtiments en assurant leur affectation à de nouvelles activités avec des réhabilitations globales. C’est tout le sens de la démarche Révéler Saint-Dizier », leur entretien se veut régulier.

Des riverains sereins

Les voisins ne semblent pas s’inquiéter. L’immeuble qui jouxte l’Ambassy bar est actuellement en vente. Aucune crainte du propriétaire, la vente n’a aucun rapport avec la situation de l’ancien bar, assure Romain Moreau, directeur de l’Agence du propriétaire qui gère le dossier. De même, « les investisseurs intéressés ne posent pas de questions sur d’éventuels problèmes causés par l’Ambassy. Les locataires ne sont pas inquiets non plus ».

L’agent immobilier a visité les lieux : « Je n’ai pas constaté de dégradations, même au niveau des murs. Au niveau de la toiture, on voit que c’est bien régulier. Et puis, comme les locataires chauffent chez eux, alors ça assèche le bâtiment du bar », ajoute Romain Moreau. La déperdition de chaleur contribue à entretenir a minima la bâtisse de la Ville.

Maison Napoléon, bâtiment non occupé
L’état de la maison Napoléon se dégrade de jour en jour. Des fenêtres sur le côté sont d’ailleurs brisées.

Le Mill Street a été racheté il y a deux ans. Depuis, toujours rien dans ce commerce mais des appartements sont occupés aux étages. A travers les grandes baies vitrées, on ne distingue rien d’anormal. Les voisins n’ont pas constaté d’infiltrations ni de problèmes d’humidité. Personne n’est inquiet.

Dégradations non visibles

La maison Napoléon, bien décrépie, comporte deux mitoyennetés ; l’une par son vieil appentis qui part en ruine accolé à une maison, l’autre par le corps de la bâtisse qui jouxte un restaurant et des logements. Personne n’est présent pour livrer ses impressions, impossible de savoir si tout va bien. D’un point de vue visuel, l’ensemble ne s’avère pas de première fraîcheur.

Il n’y a donc pas péril en la demeure. Enfin, à Lille, 30 minutes avant que cela s’effondre, aucun signe visible n’avait été détecté. « En centre-ville, le fond du problème, c’est l’imbrication des bâtiments. Ils peuvent se dégrader sans qu’on le décèle. Les murs à pans de bois, par exemple, il faut tout démonter pour voir ce qu’il y a derrière », indique Jean-Charles Bellorini. 

Marie-Hélène Degaugue

mh.degaugue@jhm.fr

Le point de vue d’un spécialiste en bâtiment

Jean-Charles Bellorini est le gérant d’une entreprise spécialisée dans le bâtiment, à Saint-Dizier. Il livre son expertise au sujet des bâtiments non occupés.

« Une maison non occupée, non chauffée se dégradera plus ou moins vite, selon certains facteurs : la matière des murs, si mitoyenneté ou pas, l’exposition. En six mois, on constate des problèmes sur les peintures et les plâtres. Au bout de quelques années, apparaissent des désordres structurels, concernant les murs, les planchers, les toitures, les fondations, les caves ».

Il faut aussi que de l’air ventile le bâtiment pour retarder les dégradations. « En général, même si c’est muré, on laisse toujours un accès qu’on cache au maximum pour entrer dans l’habitation s’il y a un dommage ».

Concernant d’éventuelles fuites, « en principe, les réseaux ont été coupés. Cela évite la fuite d’eau qui atteint 5 cm partout dans l’habitation, causant de sérieux dommages ». Quant à la fréquence d’une inspection des lieux, « une fois par an, cela suffit ».

Malgré tout, laisser vide un bâtiment pendant dix ans complique sa reprise immobilière. « Dans un logement habité, il y a 50 % de taux d’humidité. Non habité, on atteint les 80 à 90 %, le jour où vous le reprenez, les murs sont gorgés d’eau. Les vieilles bâtisses du centre-ville en colombage ne doivent pas rester non chauffées », avertit le professionnel.

« Il faut rester vigilant sur l’état de la toiture », rappelle-t-il. « Les fuites peuvent provoquer des fissures sur une poutre maîtresse. En quelques années, elle est rongée, puis se casse. Et quand les maisons sont accolées les unes aux autres, si une se dégrade, elle peut emmener l’autre ».

Si votre logement est mitoyen avec des logements vacants et que vous observez des phénomènes anormaux, « il faut se rapprocher du propriétaire et faire intervenir des professionnels. Vous pouvez aussi faire un constat d’huissier pour avoir la preuve qu’il se passe telle chose », recommande Jean-Charles Bellorini.

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