Fin de résidence pour l’artiste Camille Mutel
Ce samedi 17 décembre, les Ateliers du milieu recevait, à la Forge de Colmier-le-Bas, Camille Mutel, artiste chorégraphe venue clore sa série de résidences autour du geste de “tuer pour se nourrir”, ou – comme elle le décline – “cueillir le vivant”.
La rencontre avait pour but d’échanger sur ce sujet très ancré dans nos territoires ruraux. Ainsi, des participants venus des fermes, villages et villes alentours ont pu partager leurs expériences, mémoires et pensées évoquées par ce geste de tuer pour se nourrir.
Ensuite, Camille Mutel a expliqué l’origine de son intérêt pour ce thème : son observation des maîtres de thé et l’étude de la cérémonie du thé au Japon, qui l’ont incitée à s’intéresser aux gestes paysans. Ce questionnement l’amène alors en résidence de recherche aux Ateliers du milieu en Haute-Marne, puis en Provence et dans les Vosges.
Elle collecte auprès de pêcheurs, chasseurs, cueilleurs et paysans des récits et témoignages de cette relation ténue, intime, complexe au vivant au moment de la mise à mort ou du prélèvement.
Il est question du rituel de gestes, d’objets dédiés, de prénoms donnés aux bêtes, du dépôt du temps lors de la chasse à l’arc, de partages de lieux de vie entre espèces, de redonner à la nature les surplus des cueillettes, de ne rien perdre de l’animal – que tout soit transformation – de la relation silencieuse avec l’animal lors de sa mise à mort, quand il est encore possible d’accomplir ce rituel avec ses propres animaux. Et Camille Mutel de conclure : « On ne peut pas objectiver l’animal ou la plante, ce sont des sujets. »