Soigner les soignants – L’édito de Christophe Bonnefoy
Ça va ? Pas de crise de foie ? Pas de maux de tête ? Pas de nez qui coule ? Pour dire les choses autrement, on vous souhaite de n’avoir abusé, ni des excellents chocolats de votre artisan local, ni du champagne de votre producteur préféré. Mais aussi de ne pas vous être laissé emporter à prendre l’air, de manière trop imprudente en plein hiver, au risque de vous laisser saisir par le froid.
On vous souhaite tout cela. Car les médecins libéraux, depuis ce début de semaine, sont susceptibles de ne pas répondre à vos maux. Comme ça avait été le cas début décembre, ils ont lancé un appel à fermer leurs cabinets jusqu’au 2 janvier. Sauf à recourir aux remèdes de grand-mère, mieux vaudra dans les jours qui viennent, ne pas tomber malade.
Trêve de plaisanterie, les libéraux, par leur action, pointent encore un peu plus le mal-être, pour ne pas dire le profond malaise de notre système de santé. Et un problème parmi d’autres, mais que les Haut-Marnais, entre autres, connaissent bien : la grande difficulté à trouver, et cela pas seulement en cette période de fêtes, un professionnel de santé. Pas forcément un spécialiste d’ailleurs. Ainsi, on pourrait se sentir heurté par leur revendication de doubler le tarif de la consultation de base, de 25 à 50 euros. C’est bien connu – ou en tout cas communément admis -, un médecin fait partie de la classe la plus aisée. C’est loin d’être toujours vrai. En l’occurrence, le collectif appelant à la grève cette semaine argumente : le doublement du tarif de consultation permettrait de rendre plus attractive, notamment auprès des jeunes docteurs, une médecine qui, par son absence, alimente les fameux déserts médicaux. L’argent, nerf de la guerre ? Sûrement. Mais à travers, lui, aussi, une certaine forme de considération.