Au marché de Noël, « le sens de visite » pointé du doigt
TRADITION. Le marché de Noël s’achève ce mardi 24 décembre avec un sentiment mitigé. Pour certains exposants, qui se trouvent à l’arrière du cœur du marché, les clients n’ont pas été au rendez-vous.
Il n’est jamais simple de contenter tout le monde au marché de Noël. Chaque édition réserve son lot de doléances, que l’on pense ajustables l’année suivante. Mais pas forcément. Ce marché de Noël 2022, qui s’achève ce samedi 24 décembre, en est encore l’illustration avec un point noir assez important : la disposition de cinq chalets en retrait des autres.
« Il aurait fallu former un cercle autour du manège »
Pour le comprendre, il faut évidemment se rendre au marché, place Aristide-Briand. La mieux placée de ces moins bien placés, si vous nous suivez toujours, c’est Jessica Petitot. Installée au sud-est du marché, la responsable de la Cabane à trésor a vue sur la file d’attente du carrousel. Et elle le constate : les clients arrivent par l’entrée principale, du côté de la mairie, profitent des premiers chalets puis arrivent jusqu’au carrousel où leur boucle, à eux, se termine. « Il aurait fallu former un cercle complet avec les chalets autour du manège », indique l’exposante. Alors que dans cette configuration, il y a l’entrée du marché, le carrousel, puis l’arrière où le visiteur ne se rend pas forcément.
Là où Karine Denni, qui participe à son premier marché de Noël, ne reviendra assurément pas si la configuration actuelle est reconduite. « C’est simple, on tourne le dos au client », montre la responsable de l’Atelier des minéraux. « Quand je me suis installée, on m’a dit « ne vous inquiétez pas, vous êtes à côté du chalet des commerçants, y a aura de l’animation tous les jours ». Mais c’est faux ! »
« Saint-Nicolas, la seule bonne journée »
Difficile de savoir qui est ce « on » dont parle la commerçante venue de Champignelles, dans l’Yonne. Sans doute pas l’Union des commerçants bragards (UCB), qui a bien deux chalets aux deux extrémités du marché, mais qui n’aurait pas pu ouvrir tous les jours, de fait, car les commerçants de l’association ont leur boutique à gérer. Mais pour Karine, le résultat est là. « La seule journée où j’ai travaillé, c’est le samedi de la Saint-Nicolas, c’est tout ! » « Ils ont mis un panneau « sens de la visite » il y a quelques jours, c’est toujours ça », nuance Jessica Petitot.
Indépendamment de ces doléances, le marché a souffert d’aléas. Du grand froid d’abord. Des grandes pluies ensuite. Et des matchs de foot de la coupe du monde, un peu. Côté positif, tout le monde s’accorde à dire que le marché est bien décoré et « super bien éclairé », poursuit Jessica Petitot.
Le marché de Noël est ouvert encore ce samedi, à partir de 10 h.
N. F.
Le portefeuille moyen a baissé
Isabelle et Benoît Neto participent à leur deuxième marché de Noël. La hausse du coût de la vie, les responsables de la Ludo’Sphère l’ont clairement ressentie. « On sent que le coût de la vie est plus cher, les gens sont plus regardants », indique Benoît, qui regrette de ne pas avoir eu davantage d’animations. « On n’a même pas vu le père Noël ! », souligne-t-il. Cassie Motz, de l’Abeille du Vallage, constate, elle aussi, une légère baisse de fréquentation. Fidèle du marché de Noël, l’entreprise joinvilloise est bien visible, mais a ressenti une baisse du nombre de visiteurs, après la Saint-Nicolas et avant les vacances. « Depuis, ça repart et tant mieux. On espère bien finir. Mais l’autre souci, c’est qu’il n’y a aucune indication sur les horaires. Les gens sont perdus ! » L’année prochaine, les exposants interrogés verraient également d’un bon œil la tenue d’une ou deux nocturnes (jusque 21 h), le vendredi et/ou le samedi.