Démission de Jean Rottner : la douche froide pour les élus de sa majorité

C’est par une visioconférence ce mardi à 12 h 30 que les élus de la majorité régionale ont appris de la bouche de leur président qu’il quittait la vie publique. Ils sont « abasourdis », « dépités », disent-ils.

Ils ne s’y attendaient pas. La journée de vendredi, deuxième jour d’examen du budget de la Région, s’était terminée normalement avec la promesse de se revoir bientôt pour une nouvelle année de travail. Mais coup de tonnerre ce mardi midi. Les élus de sa majorité avaient reçu une convocation lundi soir pour une « visio » mardi à 12 h 30. Et c’est là qu’ils ont appris que leur « patron » démissionnait. Surprise totale et douche froide dans les rangs de la majorité.

« Je respecte la décision d’un homme qui s’est pleinement engagé sur son territoire. Il était sur le terrain 7 jours sur 7 », soulignait quelques heures plus tard, Jean-Paul Hasseler, conseiller régional et président de la CCI Grand Est. Proche de Jean Rottner, « j’ai toujours été séduit par le personnage », ajoute Jean-Paul Hasseler qui se dit « dépité ». « Jean nous a parlé de manière assez courte et transparente et nous a demandé de respecter sa décision. »

Jean-Paul Hasseler sait que les semaines qui viennent vont être compliquées pour la majorité régionale. Franck Leroy, maire d’Epernay et premier vice-président du Grand Est va assurer l’intérim. « C’est un homme brillant et très engagé. Il va faire le job », estime Jean-Paul Hasseler.

S’engager, c’est très exigeant

« Abasourdi ». Etienne Marasi est lui aussi resté sans voix suite à l’annonce de Jean Rottner. « Nous avons passé deux jours ensemble la semaine dernière », rappelle Etienne Marasi, et rien n’a laissé présager d’une telle annonce avant Noël. « C’est assez stupéfiant », souligne le maire de Vignory qui bien sûr respecte lui aussi « cette décision personnelle très importante ». « Ça fait réfléchir », ne cache pas Etienne Marasi qui mesure ce que représente dans la vie d’un homme un tel engagement. « S’engager aujourd’hui dans la vie publique, c’est très lourd et très exigeant », dit-il.

Poursuivre le travail engagé

« Je marcherai dans ses pas », souligne pour sa part Marie-Gabrielle Chevillon, vice-présidente de Jean Rottner rendant hommage à un président « très aimé et très à l’écoute. » « Nous étions tous très émus », dit-elle.

L’élue du nord Haute-Marne fait une totale confiance à Franck Leroy, le maire d’Epernay pour poursuivre le travail engagé. « C’est quelqu’un de très juste et de très droit », dit-elle.

« Sous le coup de cette annonce », Sophie Delong ne cache pas une forme d’émotion. « Jean Rottner est une personnalité politique qui marque, un mélange d’exigence et d’humanité », dit l’ancienne maire de Langres. « Il nous appartient de poursuivre le travail engagé. Jean Rottner nous a communiqué sa fierté et son ambition pour cette Région Grand Est. Tout ce qu’il a construit, il faut en faire quelque chose », prolonge Sophie Delong pour qui Jean Rottner est et restera un vrai modèle en politique.

C. C.