Jean Rottner quitte la présidence du Grand-Est
Ancien maire de Mulhouse de 2010 à 2017, ancien médecin urgentiste, Jean Rottner, président de la Région Grand Est depuis le 20 octobre 2017 annonce ce mardi 20 décembre qu’il quitte la vie publique.
Coup de tonnerre dans le Grand Est. Quelques jours après avoir examiné et fait adopter le budget primitif de la Région pour 2023, Jean Rottner annonce qu’il démissionne de la présidence du Grand Est.
C’est par un communiqué ce mardi 20 décembre à 12 h 30 que l’ancien médecin-urgentiste annonce sa décision de quitter la vie publique. « Je me retirerai de l’ensemble de mes mandats d’ici la fin de l’année », annonce celui qui a pris la présidence du Grand Est en octobre 2017 suite au retrait de Philippe Richert, premier président de la nouvelle Région.
Des impératifs familiaux
« Des impératifs familiaux animent cette lourde décision. Ce choix est à respecter », annonce Jean Rottner qui confie que la décision n’a pas été facile à prendre.
« J’ai passionnément aimé l’engagement public (…) La politique est un art qui force à donner le meilleur de soi-même au service d’une action collective (…) Maire de Mulhouse, président de la Région Grand Est, j’ai toujours eu la chance d’avoir autour de moi des équipes d’élus et de collaborateurs avec lesquelles travailler était un plaisir », dit-il.
Franck Leroy pour assurer l’intérim
Le maire d’Epernay, vice-président de la Région, Franck Leroy (Horizons) va assurer l’intérim de Jean Rottner, « un homme de valeur (…) Il a depuis très longtemps ma confiance », dit l’ancien maire de Mulhouse.
Le président de Région, a eu, ces derniers mois, à encaisser le départ de certains de ses vice-présidents : Arnaud Robinet (maire de Reims dans la Marne) parti présider la fédération hospitalière de France ou encore Boris Ravignon, maire de Charleville-Mézières (Ardennes) fraîchement élu à la tête de l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie).
Macron-compatible
Partisan d’un rapprochement entre son parti Les Républicains avec la majorité gouvernementale, Jean Rottner, très Macron-compatible -son nom a circulé à plusieurs reprises pour prendre un ministère-, a eu souvent la tentation de quitter LR aujourd’hui présidé par Eric Ciotti. Il quitte la vie publique à l’heure aussi où l’Alsace continue à faire le forcing au plus haut niveau pour sortir du Grand Est.
Médecin-urgentiste
Certains médias comme Le Parisien disent qu’il part dans le privé. C’est possible. Mais l’hypothèse des impératifs familiaux se précisait ce mardi dans la journée selon certaines sources. Saura-t-on vraiment un jour ce qui a poussé ce médecin-urgentiste de métier aujourd’hui âgé de 55 ans, monté au créneau durant toute la crise sanitaire, à quitter tout engagement public ? Les semaines qui viennent le diront.
Céline Clément
Laurent Jacobelli (déjà) candidat
A peine la démission de Jean Rottner confirmée, que Laurent Jacobelli, président du groupe Rassemblement national à la Région Grand Est, annonçait être candidat à la présidence.
« C’est une occasion pour que notre Région prenne un nouveau tournant, protège enfin ses habitants des crises que nous traversons et puisse être un véritable bouclier face à la terrible politique du Gouvernement. Plutôt que de subir cette politique, de la relayer ou de l’amplifier, notre Région peut proposer une alternative crédible », écrit Laurent Jacobelli, l’opposant le plus véhément de Jean Rottner. Pour le RN (minoritaire au sein de l’assemblée), « il s’agit d’une occasion unique de clarifier le positionnement de chacun. La majorité actuelle, composite, mêlant des macronistes et des élus « d’opposition » de droite, doit faire place à une nouvelle majorité au positionnement clair ».
« Je dis à ceux qui veulent relancer le pouvoir d’achat, qui croient en la valeur travail, qui veulent agir pour la sécurité de nos concitoyens, qui veulent mettre fin au chaos dans les transports et qui préfèrent ouvrir des lycées plutôt que de les fermer : retrouvons-nous. Ensemble, créons une nouvelle majorité, cohérente et déterminée, pour donner un nouvel élan à notre Région », conclut Laurent Jacobelli.
En Haute-Marne, ce qu’ils en disent….
Alain Cédelle (conseiller régional groupe de la gauche solidaire et écologiste) : « Je crains que nous ne sachions jamais le fin mot de l’histoire. Notre groupe va se positionner officiellement. J’ai appris à connaître Jean Rottner. C’est quelqu’un qui est attentif aux autres, quelqu’un d’assez humain. Mais c’est quelqu’un qui a toujours été très dur dans sa gestion des oppositions. »
Frédéric Fabre (conseiller régional RN) : « Non, il n’y avait pas de signes avant-coureurs. Si cette décision est liée à des raisons personnelles, je n’ai pas à en juger ni à épiloguer. Ce que je peux dire c’est que l’on sentait des tensions dans sa majorité depuis quelques mois. Le départ de Jean Rottner peut être l’occasion de construire quelque chose plus en adéquation avec les attentes avec notamment la question de l’Alsace qui veut retrouver son autonomie. Au niveau des politiques régionales, aujourd’hui, elles sont le relais des politiques du gouvernement. C’est peut-être le moment de les réinterroger (…) »
Nicolas Lacroix, président du Département : « Je suis très surpris. Je ne m’y attendais pas. Je suis un peu triste aussi. Je travaillais bien avec Philippe Richert et je travaillais parfaitement bien avec Jean Rottner. Nous avions une vraie proximité, une vraie amitié et une vraie complémentarité. J’espère que nous allons pouvoir continuer à bien travailler avec la Région. »