Des repères pour la mémoire des crues
ENVIRONNEMENT. Dans le cadre de la lutte contre les inondations, le Syndicat mixte du bassin de la Marne et de ses affluents (SMBMA) a lancé une campagne de pose de repères de crues afin de permettre aux riverains de conserver la mémoire des sautes d’humeur de la Marne.
Selon Joël Agnus, président du SMBMA, le syndicat est porteur d’une étude sur trois ans, débutée à la fin de 2021, dans le cadre du Papi (Programme d’actions de prévention des inondations), à hauteur de 240 000 €. Il s’agit de poser des repères dans les communes du secteur concerné par le PPRI (Plan de prévention du risque d’inondation) du bassin de la Marne, soit de Saint-Dizier à Donjeux (au sud de Joinville).
C’est le bureau d’études PCM Ingénierie de Lisses, en Essonne, que le SMBMA a chargé de cette mission. Cette entreprise francilienne est notamment spécialisée dans la métrologie scientifique et la restauration des cours d’eau, en plus du génie civil et des ouvrages d’art.
Si une première campagne de pose des repères est actuellement en cours sur les rives de la Marne, une seconde opération suivra en janvier et février 2023.
Mardi 13 décembre, en début de matinée, l’ingénieure Cérès Ebo assistée du technicien Tiouan Sauvage, tous deux de PCM Ingénierie, ont été accueillis à Chatonrupt (commune de Chatonrupt-Sommermont) par Joël Agnus qui est justement le maire de cette municipalité.
Avertir les nouveaux habitants
Par un froid vif, sur indications de l’élu, des relevés topographiques ont été effectués afin de déterminer cinq emplacements qui se destinent à la pose des repères. Ceux-ci rappelleront au public le niveau des crues anciennes. L’avenue de la Marne (D335) étant tout spécialement concernée, trois emplacements y ont été sélectionnés, dont deux à chacune des extrémités du village, et le troisième auprès du bâtiment communal situé au point le plus bas.
D’autre part, deux autres endroits ont été retenus au niveau du terrain de loisirs communal, au lieu-dit “le Jardinot”. Il est à rappeler que cette grande parcelle, sur laquelle était autrefois aménagé un camping municipal, est inconstructible et se situe entièrement en zone inondable.
Joël Agnus estime qu’il est impératif de conserver la mémoire des crues afin d’avertir les nouveaux habitants des risques encourus. A la suite des relevés effectués par le bureau d’études, les repères seront posés ultérieurement par la municipalité. A ce sujet, l’ingénieure Cérès Ebo précise bien qu’il appartient aux élus de prendre la décision de faire apparaître ou non les repères de crues. Quant au rendu de l’étude Papi, il a lieu à Vecqueville, en salle des fêtes, ce mercredi 14 décembre.
De notre correspondant Patrick Quercy
Une crue d’importance à Chatonrupt en 1944
Le registre des délibérations du conseil municipal de Chatonrupt, à la date du 29 juillet 1945, rappelle que : « l’an dernier, les crues sont montées et ont mis hors d’habitation dix maisons, dont l’une ses murs se sont écroulés ; l’eau ayant monté à une moyenne de 80 cm, et la route nationale (aujourd’hui avenue de la Marne, D 335) fut coupée sur une longueur de 200 m, la hauteur d’eau étant de 70 cm ».