Fou, fou, fou ! – L’édito de Christophe Bonnefoy
C’est fou, comme on s’y était habitué ! Le titre de champion du monde, en 1998, fut le premier titre mondial. Grandiose, pour ne pas dire jouissif ! Un véritable fait de société même ; il nous avait ainsi menés beaucoup plus loin que sur le seul terrain du sport. Et 1, et 2, et 3-0 ! Le second, il y a quatre ans, n’avait pas été volé. Mais il faut bien avouer qu’en Russie, on ne donnait pas vraiment cher de la peau de nos Bleus. Ils s’étaient pourtant à nouveau hissés sur le toit du monde. Le fruit d’une stratégie de jeu implacable. Pas toujours beaux à voir, mais efficaces.
Alors le Qatar allait-il faire entrer l’équipe de France dans la légende avec une seconde couronne consécutive ? Vous connaissez déjà la réponse, forcément. Deux périodes, deux ambiances. Une première mi-temps cauchemardesque. Puis une seconde dont on se souviendra encore longtemps, très longtemps. De Bleus d’abord paralysés par l’enjeu, sans réaction, méconnaissables, impuissants, on est passé à des joueurs faiseurs de miracles. Et à un Mbappé auteur d’un triplé, qu’on espérait pouvoir ériger en héros national, dès la rencontre terminée.
Le destin en a décidé autrement. La troisième étoile… c’est pour les Argentins. Mais nul doute que cette finale restera comme l’une des plus belles en émotions et en rebondissements, depuis la création de la coupe du monde. Satisfaction – il faut bien se consoler comme on peut – : assister au sacre de Messi, bien sûr. Le septuple Ballon d’or courait après le trophée, en vain jusqu’alors. Le seul titre qui lui manquait. 2022 : Leo a enfin touché les étoiles. Toutes les étoiles, y compris la plus belle.