La région Grand-Est : un budget, des échos
La région Grand Est a examiné et voté son budget primitif 2023 jeudi 15 et vendredi 16 décembre (notre édition du 16 décembre).
Encore quelques chiffres. Le budget s’élève à près de 3,9 milliards d’euros contre 3,4 milliards en 2022, soit + 9,8 % d’augmentation. Ce budget est marqué par un montant d’investissement de plus d’1,6 milliard d’euros, mobilisant fonds régionaux et européens.
Cantine : pas de hausse. Les jeunes constituent les premiers usagers du Grand Est ; ils seront les principaux bénéficiaires du bouclier tarifaire décidé pour l’an prochain. La Région ne répercutera pas la hausse des coûts des matières premières sur le tarif de la restauration scolaire et absorbera les surcoûts énergétiques des établissements sur les derniers mois de 2022 (jusqu’à 50 millions d’euros supplémentaires par rapport à 2021, soit +100%). Les lycéens bénéficieront par ailleurs du plan de sûreté des lycées (12 établissements pilotes en 2023).
TER : pas d’augmentation non plus. Le bouclier tarifaire sera également déployé sur les transports puisque la Région ne fera pas peser l’augmentation des tarifs énergétiques sur les prix des billets de TER.
Des places en plus dans les Ifsi. Protéger les habitants du Grand Est, c’est aussi veiller à un accès aux soins. Pour lutter contre la désertification médicale et le manque de personnel soignant, le déploiement de la télémédecine se poursuivra et plus de 500 nouvelles places en formation d’infirmiers et d’aides-soignants seront créées à la rentrée 2023.
Natura 2000 : nouvelle compétence. La transition écologique restera la priorité, avec par exemple, l’accélération du programme de sobriété énergétique Lycées verts (450 millions d’euros) et le déploiement du plan d’action en matière d’alimentation durable au sein des lycées, la massification de la rénovation énergétique des bâtiments publics et des logements, ou encore le développement des énergies non polluantes comme l’hydrogène vert. Nouvelle compétence aussi en 2023 pour la Région. Elle sera chargée de l’animation des 228 sites Natura 2000 en Grand Est.
Le soutien à l’Ukraine ne faiblit pas. Nouvelle étape dans le dispositif de soutien à l’Ukraine : le Grand Est mobilise une aide exceptionnelle en faveur de deux régions partenaires, en Pologne et en République Tchèque, fortement engagées dans l’accueil de personnes déplacées d’Ukraine fuyant des territoires ravagés par la guerre.
Energies renouvelables. La Région Grand Est multiplie ses actions pour développer les énergies renouvelables et réduire l’empreinte carbone tout en allégeant la facture des ménages. La collectivité régionale a sollicité l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) pour bénéficier d’un fonds Chaleur : 24 millions d’euros sur trois ans lui ont été délégués pour renforcer son soutien aux projets d’énergies renouvelables thermiques. Ces fonds vont permettre d’accompagner des projets (études, diagnostics et investissements). L’aide apportée ciblera prioritairement les petits projets portés par des collectivités, entreprises ou associations. D’ici trois ans, l’objectif est d’en accompagner 360, ce qui générerait 72 GWh d’énergies renouvelables produites par les installations aidées.
Formations : un appel à manifestation d’intérêt. Compléter et diversifier le panel des opérateurs de formation, améliorer le maillage territorial pour faire coïncider offres et besoins, moderniser l’offre pédagogique, diversifier les publics formés, mutualiser les moyens : tels sont les objectifs de l’appel à manifestation d’intérêt engagé par la Région Grand Est. Les candidats ont jusqu’au 10 février 2023 pour envoyer leurs projets.
Budget régional : le RN pas tendre
Suite au vote du budget, le Rassemblement national a fait part de son sentiment. « Comme les éoliennes qu’il s’entête à promouvoir, l’exécutif de cette Région passe son temps à brasser du vent tout en coûtant un pognon de dingue. Il nous a offert un simulacre de démocratie puisqu’aucune des propositions, d’aucun des groupes d’opposition, n’a été retenue », explique Laurent Jacobelli, le chef de file. « (…) nous déplorons que la majorité persiste à considérer le pouvoir d’achat et la sécurité comme des sujets secondaires ou vulgaires. »
Le RN déplore le manque de vision. « (…) les trains seront toujours aussi bondés, des lycées vont effectivement fermer et la ruralité continuera à être méprisée. Malgré des prélèvements toujours plus importants, les moyens alloués au développement économique vont baisser au pire moment. Plutôt que d’agir sur les difficultés de nos compatriotes, la machine administrative est toujours plus vorace avec des frais de fonctionnement, mais aussi de communication en hausse croissante. C’est la preuve de la déconnexion des élus de la majorité qui s’enferment dans leur suffisance. »« Le RN conclut : « existe-t-il un projet pour notre Région et y-a-t-il un encore un pilote à bord ? ».