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Un bateau pour venir à bout des algues du canal

La moissonneuse décharge sa trémie d’herbes indésirables.

Environnement. Un drôle de bateau s’activait cette semaine du 12 au 18 décembre, sur le canal entre Champagne et Bourgogne. Ce faucardeur avait pour mission de couper autant que faire se peut une plante invasive.

Clin d’œil de la Nouvelle-Orléans, sur le bief du canal entre Champagne et Bourgogne, une machine propulsée par ses roues à aubes progresse. Sa fonction est de faucarder, autrement dit de couper, ces satanées myriophylles hétérophiles. Ces herbes invasives colonisent aujourd’hui 190 km sur les 220 km de cet ouvrage. Une entreprise alsacienne, La Paysagerie, a été mandatée par VNF (Voies navigables de France) pour les faucher ou tout au moins en supprimer le maximum pour libérer, améliorer le trafic fluvial (péniches et yachts).

Il a gelé à – 7°C, ce mardi 13 décembre, sur la halte nautique de Vouécourt, et la «moissonneuse», comme la surnomme Nicolas qui la pilote, est en action. Il est préoccupé par cette froidure soudaine, le moteur à propulsion au fioul peine à monter en tours.

« Il faut que je réchauffe doucement. Cela fait trois années que je reviens faucarder ces maudites herbes qui repoussent. Je passe au moins deux fois, des herbes se couchent sur le fond et échappent à la coupe. A l’avant j’ai trois lames à sections, une en profondeur jusque 1,90 m et deux sur les côtés, soit une largeur de 2,50 m. Une fois coupées, les herbes montent sur un treillis, et s’accumulent à l’arrière (petite trémie) puis je manœuvre avec un système hydraulique je peux ainsi les déposer (un tas) sur les berges accessibles du bief. Ma mission s’achève cette fin de semaine ».

Pourtant il ne cache pas que le remède actuel pour les éradiquer ne suffira pas. « Il faudrait pouvoir arracher les racines, car le moindre petit morceau qui subsiste fait qu’elles repoussent, mais cela améliore le trafic fluvial. Des recherches sont en cours pour remédier à ce problème », confie-t-il. Sa moissonneuse en vrombit d’impatience.

De notre correspondant Philippe Vaudin

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