Ordures ménagères : la tarification incitative porte ses fruits
Le Syndicat mixte de collecte des ordures ménagères du Sud Haute-Marne a présenté le bilan de la collecte 2022. Une nouvelle fois, le poids des ordures ménagères résiduelles diminue quand celui du tri sélectif progresse.
Le Syndicat de collecte des ordures ménagères du Sud Haute-Marne (Smictom) a fait le choix de passer à la collecte incitative en 2021. Cela concerne 25 806 habitants qui résident sur le territoire des communautés de communes des Savoir-Faire, d’Auberive-Vingeanne et Montsaugeonnais ainsi que celle de la Haute Vallée de la Saône (70). Un choix qui est passé par une période de test, une année blanche, où les habitants pouvaient déjà réduire la présentation de leur bac à ordures ménagères.
Une période de test a été menée jusqu’en août 2021, le syndicat a confirmé son souhait de passer à la redevance incitative. Le tri s’est largement amélioré pendant cette période d’essai. En effet, le poids des déchets ménagers résiduels est passé de 267 kg par an et par habitant à 160 kg. Pour cette année pleine, cela a encore baissé pour atteindre 155 kg par an et par habitant. Ce qui représente une très bonne nouvelle financière.
Ces ordures ménagères résiduelles correspondent aux déchets qui ne peuvent être triés. Et ce sont ces derniers qui sont incinérés à 103,97 € la tonne. En 2022, cela a représenté 3 873 tonnes, soit une facture de 402 885 €. «On savait que l’on ne réduirait pas le poids par habitant de 50 kg chaque année. La première année, cela a beaucoup baissé. On continue de descendre progressivement. D’autant qu’en janvier 2025 s’appliquera une nouvelle consigne de tri pour certains plastiques comme ceux des pots de yaourt que l’on pourra mettre avec les plastiques», explique Patrick Domec, président du Smictom.
Dans les bonnes nouvelles, les volumes des déchets triés est en progression. Les corps creux passent de 16 kg par an et par habitant à 17 kg, les corps plats progressent de 32 kg à 35 kg. «Les recettes du tri ne sont pas négligeables», fait remarquer Patrick Domec.
Une première augmentation depuis 2017 pour les ordures ménagères
Ces baisses se révèlent aujourd’hui importantes pour diverses raisons. La première, et non des moindres, est d’atténuer les augmentations prévisibles comme le coût du transport, l’augmentation du point d’indice des agents et des frais de fonctionnement en général. «Tout cela va se répercuter sur le prix de la redevance. L’augmentation sera de 16 % par rapport à 2019. Les frais payés au Sded (Syndicat départemental Energie et déchets) vont passer de 4,05 % à 7,75 %. Cela est dû surtout à de gros travaux à venir sur l’usine d’incinération», souligne Patrick Domec. Cela représente un budget de 1, 02 million d’euros.
La redevance va malgré tout augmenter pour la première fois depuis 2017. C’est une augmentation modérée puisque cela représente 3 € de plus pour une personne seule (91 €), et 6,85 € pour une famille de quatre personnes (224,75). Pour comparer avec le Grand Langres, les ménages en apport volontaires ont une redevance à 67,5 €. C’est avantageux pour une personne seule, mais pour une famille de quatre personnes, la facture s’élève à 270 €.
Le principe de la redevance incitative est basé sur une présentation une semaine sur deux de la poubelle. Chaque présentation supplémentaire est facturée en plus. «Nous avons remarqué que plus de 80 % des ménages présentent moins de 26 fois leur poubelle. Je pense que lors du renouvellement du contrat de collecte des déchets, on proposera de passer à une collecte C 0,5, soit une semaine sur deux. C’est sur la collecte que l’on peut gagner quelques euros supplémentaires», fait remarquer le président du Smictom Sud.
Ph. L.