Les retrouvailles – L’édito de Christophe Bonnefoy
Les Français adorent les petits poucets. Que ceux qui étaient nés en 1992 et en âge d’apprécier une finale de championnat d’Europe de football lèvent le doigt, s’ils n’ont à l’époque pas été secrètement heureux de voir l’inattendu Danemark d’alors battre le géant allemand. Sur le score de 2 à 0, rappelons-le.
Lèveront aussi l’index, ceux qui ont caché leur joie pendant cette coupe du monde 2022, lorsque les Marocains ont par exemple battu la Belgique en phase de poules ou ont bouté hors de la compétition Espagnols, puis Portugais, en 8e et en quart de finale.
Ah mais non ! Le béguin pour le petit qui bat le grand a ses limites ! Faut pas exagérer ! Ce mercredi soir, les fans des Bleus espéraient bien que l’équipe du Maroc stopperait là sa magnifique épopée pour laisser les hommes de Deschamps continuer l’aventure et tenter de décrocher leur troisième étoile, en même temps qu’un deuxième titre mondial consécutif. Sauf que le Maroc a en l’occurrence prouvé au Qatar qu’il n’avait rien de petit. Qu’il a tout compris sur la méthode pour renverser les favoris. Et qu’atteindre les demi-finales de la compétition n’avait rien d’un hasard, finalement. Il y avait donc danger. Grand danger, si l’on n’y prenait garde.
Et on a vu, encore durant cette demi-finale, qu’il ne faut jamais sous-estimer personne. Qu’au jeu des poteaux touchés, notamment, une rencontre peut tout à fait basculer d’un côté ou de l’autre. Et que ces Marocains méritent le respect qu’on doit aux grandes équipes. C’est acquis. Mais c’est désormais un fait : la solide équipe de France défendra son titre dimanche, face à l’Argentine. Mbappé contre Messi. Tout un symbole. Et comme un air de retrouvailles…