Une gifle boomerang – L’édito de Patrice Chabanet
Adrien Quatennens est un gros caillou dans la chaussure de LFI. Sa condamnation à quatre mois de prison avec sursis pour avoir, entre autres, giflé son épouse est en train de provoquer des secousses en cascade. Les Insoumis ont réagi dans l’urgence, pour ne pas dire dans l’affolement : ils ont radié le coupable pendant quatre mois. Ils l’enjoignent même de « suivre un stage de responsabilisation sur les violences faites aux femmes ». Une véritable double peine qui ne veut pas dire son nom.
Sera-ce suffisant pour limiter les dégâts politiques ? On peut en douter. Au sein de la Nupes nombreux sont les élus socialistes et écologistes qui ne veulent pas entendre parler du retour de Quatennens sur les bancs de l’Assemblée. Par ses actes l’intéressé a foulé aux pieds un principe sacré : le respect des femmes.
Dans cette affaire, c’est également l’image et le pouvoir de Jean-Luc Mélenchon qui en prennent un coup. Quatennens était son poulain. En le soutenant et en se montrant favorable à son retour à l’Assemblée il s’est vite discrédité. Le donneur de leçons s’est pris les pieds dans le tapis de ses contradictions. La nomination de Manuel Bompart à la tête du parti sous le titre étrange de « coordinateur de la France insoumise » est de la même veine. Toute une palanquée de dirigeants, François Ruffin, Clémentine Autain, Alexis Corbière, Eric Coquerel et Raquel Garrido ont été éloignés du processus de désignation. Pendant ce temps Jean-Luc Mélenchon peaufine sa fondation, un think-tank destiné à fabriquer des idées. De quoi tirer les ficelles de LFI en toute discrétion et épauler un Bompart qui ne fait déjà pas l’unanimité dans son camp.