Commentaires (0)
Vous devez être connecté à votre compte jhm pour pouvoir commenter cet article.

Culotte menstruelle : un cadeau écolo

Les culottes menstruelles peuvent servir pour les fuites urinaires.

Solutions. Avec Noël, la quasi-apologie de la surconsommation arrive. Ce n’est pas une fatalité. Il est possible d’en prendre le contrepied, notamment avec des cadeaux utiles et zéro déchet, comme une culotte menstruelle. Si l’idée peut choquer, trois professionnels cassent les préjugés.

« Il y a beaucoup de préjugés autour des protections hygiéniques réutilisables. Des gens voient ça comme une régression, un retour à l’ancien temps », observe Anaïs Regnault, créatrice de couture zéro déchet et gérante de l’entreprise chaumontaise « Les Lubies d’Anaïs ».

A contrario, pour les jeunes générations, les cups, serviettes et culottes réutilisables s’inscrivent dans une modification des modes de consommation. « Souvent, les personnes sautent le pas pour des raisons de santé, mais aussi pour des raisons écologiques dans une démarche de zéro déchet », observe Marjorie Michelin, gérante du magasin Marjorie Nature. Elle ajoute : « Les culottes de règles sont beaucoup achetées par des jeunes dans la vingtaine ou par des mamans de 30-40 ans qui viennent avec leurs ados ».

Se mettre aux culottes de règles pas à pas

Si la demande est là, l’offre est parfois jugée trop cher. « Les gens sont souvent frileux de l’investissement que ça représente », note Laurie Bouteille, employée au magasin Le petit écolo. A Marjorie Nature, le phénomène est similaire : « J’ai des personnes qui viennent en boutique, où on vend que de la fabrication française. Il arrive qu’elles trouvent le budget trop conséquent. Alors, elles partent au supermarché. Mais, celles qui ont essayé ce qu’on propose finissent par revenir ici. Il y a une différence de prix, mais aussi de confort. »

Dans les grandes lignes, une culotte de fabrication française coûte une trentaine d’euros, contre une vingtaine d’euros pour une confection étrangère. Dans le premier cas, un jeu de cinq culottes coûte près de 150 €. Dans le second, environ 100 €. Sur du jetable, en partant sur un budget de cinq euros par mois, un an de règle coûte 60 €.

Sachant que, comme le note Laurie Bouteille, « les culottes s’utilisent au moins sur cinq ans », sur le long terme, la démarche est financièrement intéressante. Il faut juste sauter le premier pas. « Au début, les clientes commencent en achetant une ou deux culottes. Puis, elles se constituent un stock petit à petit », remarque Marjorie Michelin. Une première culotte en cadeau de Noël peut aider à aller dans cette démarche.

Au-delà de l’aspect financier, l’usage interroge les néophytes. « Il est possible de commencer à mettre la culotte uniquement la nuit. Une fois qu’on voit qu’il n’y a pas de fuites, on la met sereinement en journée », explique Laurie Bouteille.

Puis il y a la question du nettoyage. « Il y a souvent une appréhension sur le nettoyage. Au début, on s’en fait tout un monde et après on se rend compte que ça va », témoigne Marjorie Michelin. Afin d’enlever toute inquiétude, elle distribue une fiche avec des conseils d’entretien.

Julia Guinamard

j.guinamard@jhm.fr

Vendre du réutilisable

« Il y a trois ans, quand j’ai commencé mon activité, les culottes se sont très bien vendues. Pendant ma première année, c’était mon produit phare. Aujourd’hui, ça s’est calmé », confie Anaïs Regnault créatrice de couture zéro déchet et gérante de l’entreprise « Les Lubies d’Anaïs ».

Elle explique cette tendance par la nature même des produits qu’elle confectionne. « Une fois qu’une cliente a acheté une serviette réutilisable, elle va le garder pendant plusieurs années. Elle n’aura pas besoin d’en racheter. C’est le but même de ce que je fais, mais ça ne veut pas dire que je n’ai pas de clientes fidèles. Souvent, elles reviennent pour faire des cadeaux. »

Ainsi, Anaïs Regnault souligne : « Vendre du réutilisable, c’est être en quête perpétuelle de recherche de clientèle ». Pour cela elle mise sur les marchés qui permettent à la fois de rencontrer des novices et de faire de la pédagogie sur le produit, souvent méconnu. Et parie sur une diversification de son offre de produits. « Aujourd’hui, je vends d’avantage tout ce qui concerne la cuisine, comme des charlottes à plat ou de l’essui tout. Dernièrement, je me suis beaucoup développée sur la confection bébé. »

Sur le même sujet...

Epicerie participative d'Andilly-en-Bassigny, en Haute-Marne
Andilly-en-Bassigny
Andilly-en-Bassigny : que devient l’épicerie participative ouverte il y a un an ?
Commerce

En juin 2022, une petite équipe d’habitants d’Andilly-en-Bassigny, soucieuse de redynamiser le village, avait lancé la toute première épicerie participative de Haute-Marne. Un peu plus d’un an après, nous avons(...)

A Valleroy, des espaces naturels utiles
Valleroy
A Valleroy, des espaces naturels par et pour les habitants
Commerce

Depuis 2008, William Joffrain, le maire de Valleroy, améliore le cadre de vie et de travail de ses administrés en préservant les espaces naturels. Regard sur un dernier projet qui(...)

Nicolas Walaszek avec son vélo
Bourbonne-les-Bains
Nouveau cycle pour les vélos à Bourbonne
Commerce

A Bourbonne-les-Bains, la problématique de la mobilité est une thématique importante pour les habitants. Notamment pour Nicolas Walaszek qui, au regard du peu de mobilités dites “douces”, a souhaité lancer(...)